De nouvelles données pour identifier le coronavirus 2019-nCoV au scanner
MARDI 11 FéVRIER 2020
Les signes détaillés du coronavirus 2019-nCoV viennent de faire l’objet d’une nouvelle étude parue dans la Revue Radiology. Des images en verre dépoli majoritairement périphériques et postérieures sont caractéristiques au scanner.

Les résultats de la tomodensitométrie thoracique des patients atteints de pneumonie à coronavirus 2019-nCoV n'ont pas été décrits en détail auparavant.
Une nouvelle étude pour identifier les signes de coronavirus 2019-nCoV
C’est la raison pour laquelle une étude publiée dans la Revue Radiology se propose d’étudier les résultats cliniques, de laboratoire et d'imagerie de cette pneumonie chez l'homme. Pour y parvenir, des chercheurs du Shanghai Public Health Clinical Center et du Center center de l’Université du Michigan ont rassemblé une cohorte de 51 patients (25 hommes et 26 femmes, âgés de 16 à 76 ans) atteints d'une pneumonie 2019-nCoV ont été confirmés par le nouvel anticorps anti-acide nucléique du coronavirus. Ils ont fait l’objet d’un scanner en coupes fines dont les résultats ont été confrontés aux examens de laboratoire.
Des opacités en verre dépoli périphériques et postérieures
Il faut savoir tout d’abord que 50 des 51 patients (98%) avaient été en contact avec le point de départ de l’épidémie de Wuhan. La fièvre (49/51, 96%) et la toux (24/51, 47%) étaient les symptômes les plus courants. La plupart des patients avaient un nombre normal de globules blancs (37/51, 73%), un nombre de neutrophiles (44/51, 86,3%) et un taux normal (17/51, 35,3%) ou réduit (33/51, 64,7%) de lymphocytes. Les images de scanner ont montré une opacité en verre dépoli chez 39 (77%) patients, avec épaississement réticulaire et/ou interlobulaire septal chez 38 (75%) patients et une consolidation dans 59% des cas. 44 (86%) patients avaient une atteinte pulmonaire bilatérale, 41 (80%) une atteinte de la partie postérieure des poumons et 44 (86%) étaient périphériques.
Des lésions plus souvent consolidées chez les patients de plus de 50 ans
D’autre part, les lésions pulmonaires apparaissaient comme plus souvent consolidées au scanner chez les patients à 5 jours ou plus du début de la maladie versus 4 jours ou moins (431/712 lésions vs 129/612 lésions, p <0,001), ainsi que chez les patients de plus de 50 ans (212/470 contre 198/854, p <0,001). La TDM de suivi chez 13 patients a enfin montré une amélioration chez 7 (54%) patients et une progression chez 4 (31%) patients.
Au final, les résultats de l’étude montrent que les patients présentant de la fièvre et/ou de la toux et des lésions d'opacité en verre dépoli bien visibles dans les poumons périphériques et postérieurs au scanner, combinées à des globules blancs normaux ou diminués et des antécédents d'exposition épidémique sont fortement suspectés de pneumonie 2019-nCoV.
Bruno Benque avec RSNA