IRM DU SEIN: REHAUSSEMENT DU PARENCHYME COMME PREDICATEUR DE CANCER
MERCREDI 13 MAI 2015
Le rehaussement parenchymateux en IRM serait un signe favorable à la survenue probable d'un cancer du sein chez les patientes à haut risque. C'est ce qui ressort d'une étude, parue dans Radiology, qui a épluché cinq ans d'examens de dépistage au sein de plusieurs centres.

L'IRM fournit des informations importantes sur le risque futur pour une femme de développer un cancer du sein, selon une nouvelle étude publiée dans la Radiology. Les chercheurs confirment notamment un rôle élargi pour l'IRM dans des approches plus personnalisées lors des dépistages et pour la préventiondu du cancer du sein.
Trouver les moyens de mieux identifier les risques de cancer du sein
La nouvelle étude a porté sur la relation entre les images obtenues et le risque de cancer chez des femmes prédisposées à un risque élevé de cancer du sein en raison de l'histoire de la famille ou des mutations génétiques associées à la maladie notamment. Dans des études antérieures, un tissu mammaire dense ou majoritairement fibroglandulaire, a été associée à un risque accru de développement de cancer du sein. "A ce jour, il a été difficile d'évaluer le risque futur de cancer du sein pour les femmes, il y a donc un fort désir de la communauté de l'oncologie d'identifier les moyens de mieux déterminer ce risque," a déclaré le co-auteur Habib Rahbar, MD, expert en imagerie du sein au Seattle Cancer Care Alliance et professeur adjoint à l'Université de Washington.
Une analyse de cinq ans d'IRM du sein chez des patientes à haut risque
L'IRM de Contraste est un examen déjà utilisé comme une option supplémentaire pour compléter la mammographie chez les femmes à haut risque. Les lignes directrices actuelles de la Société américaine du cancer recommandent aux femmes ayant un risque de 20% ou plus de développer un cancer du sein durant leur vie de satisfaire à une IRM annuelle de dépistage en plus de la mammographie de routine annuelle. Dans la nouvelle étude, le Dr Rahbar et ses collègues ont analysé les images IRM de dépistage du sein chez des femmes à haut risque de 18 ans ou plus, sans antécédents de cancer du sein, qui ont été explorées dans leur établissement de Janvier 2006 à Décembre de 2011.
La piste du rehaussement parenchymateux
Les chercheurs ont étudié toutes les associations entre le risque de cancer et les images, y compris la densité du sein et le rehaussement parenchymateux (BPE). La BPE est en relation, selon des recherches antérieures, avec un risque possible de cancer. Les résultats ont montré que les femmes qui affichent des quantités élevées de BPE à l'IRM étaient neuf fois plus susceptibles d'avoir un cancer du sein, au cours de la période de suivi, que celles qui ne présentait pas ou peude BPE. En revanche, la densité mammographique ne semblait avoir aucune relation significative le risque. Les résultats suggèrent que la BPE pourrait aider les médecins à de meilleures stratégies de dépistage, notamment personnalisées. Si elle est validée à plus grande échelle, la BPE pourrait fournir des informations importantes pour guider la thérapie.
Les chercheurs travaillent déjà à valider ces conclusions pour un groupe plus large de patientes et planifient des recherches supplémentaires afin de mieux comprendre pourquoi la BPE peut servir de biomarqueur du risque de cancer du sein. Une théorie est que la BPE est en relation avec les zones d'inflammation associés à des stades précoces de la maladie. "Le cancer du sein a besoin d'un environnement favorable à la croissance, et de la recherche récente suggère que les zones d'inflammation sont particulièrement propices à une telle croissance," conclut le Dr Rahbar.
Bruno Benque