La radiologie libérale en grève contre la proposition de Loi Garot
LUNDI 28 AVRIL 2025
Un travail parlementaire transpartisan a été instauré depuis deux ans pour traiter en urgence le problème des déserts médicaux. Le secteur médical libéral se dresse contre la proposition de Loi Garot sur les autorisations d’installation qui en découle et la FNMR a débuté une grève, avant sa participation à la manifestation nationale du 29 Avril 2025.

Les politiques d’incitation à l’installation des médecins dans les zones sous‑denses avantages matériels, contrats d’engagement de service public (CESP) ou passage du numerus clausus à un numerus apertus ne s’avèrent pas suffisantes pour lutter contre la désertification médicale.
Un travail parlementaire transpartisan pour traiter en urgence le problème des déserts médicaux
C’est la raison pour laquelle le Groupe de travail parlementaire transpartisan sur les Déserts médicaux, composé d’une centaine de députés issus de neuf groupes parlementaires différents, travaille depuis plus de deux ans sur ce thème. Et cet esprit de concertation et de dépassement des clivages politiques au nom de l’intérêt général débouche désormais sur une proposition de Loi Garot qui ne semble pas du goût de tout le secteur médical.
L’article 1er de la proposition de loi permet tout d’abord de flécher l’installation des médecins – généralistes et spécialistes – vers les zones où l’offre de soins est insuffisante. Il comprend une autorisation d’installation des médecins, délivrée par l’ARS en zone sous‑dotée, de droit pour toute nouvelle installation. Dans les autres zones où l’offre de soins est au moins suffisante, l’autorisation est délivrée uniquement si l’installation fait suite à la cessation d’activité d’un praticien pratiquant la même spécialité sur ce territoire.
Le secteur médical libéral se dresse contre la proposition de Loi Garot sur les autorisations d’installation
Si le reste du texte complète l’Article 1 en supprimant la majoration des tarifs à l’encontre des patients non pourvus d’un médecin traitant, en assurant une formation a minima de première année en études de médecine dans chaque département, ce qui entraine la création d’un CHU en Corse notamment, ou en rétablissant l’obligation de permanence des soins pour tous les médecins en activité, c’est bien cet Article 1 qui fait bondir le secteur libéral, à commencer par la Fédération Nationale des Médecins Radiologues (FNMR).
Celle-ci se joint à l’ensemble des syndicats médicaux, les syndicats des jeunes médecins et des internes et le Conseil National de l’Ordre des Médecins, qui alertent sur les dangers que représente cette proposition de loi pour la médecine libérale et l’accès aux soins en France. Dans un communiqué datant du 25 Avril 2025, la FNMR critique ce texte qui « prévoit des mesures de coercition à l’installation, qui menacent directement la liberté d’exercice des professionnels libéraux ».
La grève a commencé pour la FNMR qui participe au rassemblement du 29 Avril 2025
Elle annonce, par là-même, soutenir totalement le mouvement de grève intersyndical qui débute le 28 avril 2025, ainsi que la manifestation nationale prévue le 29 avril 2025 à Paris.
Les bonnes mesures à mettre en place seraient, pour elle, d’abolir le numérus clausus, et d’arrêter les baisses tarifaires ainsi que de prendre en compte ses propositions en matière de pertinence, ce qui permettrait de réduire les actes inutiles et ainsi réduirait les délais de rendez-vous. Oui, mais dans les déserts médicaux ?...
Bruno Benque