Les nouveautés d'imagerie en coupe présentées par GE à l'ECR
LUNDI 21 MARS 2016
Dans le cadre de l’European Congress of Radiology, qui s’est déroulé du 2 au 6 mars 2016 à Vienne (Autriche), nous avons rencontré Antoine Jomier, Directeur commercial France pour General Electric, pour une longue interview. Dans une première partie, il nous parle des nouveautés présentées concernant les modalités d’imagerie en coupe.

Thema Radiologie: Quelles sont les nouveautés présentées par General Electric pour l'ECR 2016 ?
Antoine Jomier: Parlons tout d'abord de l'IRM, qui est le marché le plus actif, la technique qui se diffuse le plus largement aujourd'hui. Il y a de plus en plus de demandes en imagerie, mais les délais sont encore longs en France. Néanmoins, des efforts technologiques sont faits aujourd'hui pour introduire des nouvelles machines 1.5 et 3 T qui s'installent dans des espaces plus contraints, qui consomment moins d’énergie et qui donc réduisent les couts opérationnels des clients. Pour diffuser largement cette technologie nous avons introduit 2 machines : la Pioneer 3 T et la Voyager 1.5.
T.R.: Quoi d'autre dans le secteur de l'IRM ?
A.J.: Nous apportons des innovations côté acquisition, un autre gros volet d'innovation en IRM, sur tout ce qui se passe autour du traitement de l'image ou de l'information et on va de plus en plus vers une imagerie multiparamétrique, c'est a dire qu'au lieu de regarder des images en noir et blanc, on fait fonctionner des logiciels qui sont capables d'analyser pixel par pixel et de traiter différents paramètres simultanément. C'est le cas, par exemple, de la gestion des paramètres de flux, ce qui va révolutionner l'imagerie cardiaque, à travers notamment une technologie appelée VIOS WORKS.
T.R.: Pouvez-vous nous en dire plus sur cette technologie ?
A.J.: Il s'agit, en fait de réaliser une acquisition cardiaque classique et rapide et d'envoyer les données anonymisées sur des gros serveurs dans le cloud où s'opèrent des traitements de l'image très avancés qui utilisent des technologies d'intelligence artificielle, du "machine learning". Ces traitements vont permettre de modéliser le flux cardiaque et ainsi d'obtenir une évaluation quantitative de la fonction cardiaque du patient. C'est vraiment une révolution. Nous sommes les premiers à proposer ce type de solution qui est une alternative très pertinente à l'échographie cardiaque qui est aujourd'hui le gold standard, et beaucoup plus spécifique.
T.R.: Vous présentez également la solution "Magic" à l'ECR. De quoi s'agit-il ?
A.J.: C'est en fait uns re-traitement d’image qui permet d’obtenir plusieurs niveaux de contraste et plusieurs séquences à partir d’une acquisition. Cela représente un nouveau degré de liberté dans l’examen d’IRM qui permet soit d’aller plus vite, soit d’aller plus loin dans le diagnostic, le clinicien ou le radiologue, choisissant l’endroit où il veut positionner le curseur.
T.R.: Quelles sont les nouveautés pour la modalité scanner ?
A.J.: Cette année à l’ECR dans la modalité Scanner, la présentation principale est le Revolution CT, une gamme complète de modalités à large couverture. On propose ainsi une gamme avec des détecteurs de 16 cm, qui permettent de faire tout type d’organe en une rotation en moins de 1/3 de seconde, avec une déclinaison, présentée aussi à cet ECR, disposant d'un détecteur de 8cm, qui est le set up idéal pour tout scanner dans un service d’urgence. On a eu des scanners équipés de détecteurs de 2cm de 16 ou 32 coupes. Le cœur du marché aujourd'hui est représenté par les scanners avec des détecteurs de 4cm de couverture, ce qui représente a peu près la moitié du marche et puis il y a ces scanners ultra performants avec une couverture large, 8 et 16 cm.
T.R.: Le traitement de l'image évolue aussi très rapidement …
A.J.: En effet, en terme de traitement d'image cela fait 4-5 ans que l'on travaille sur l'imagerie spectrale et là, on en voit maintenant précisément les indications cliniques dans le domaine abdominal ou le domaine cardiaque et ça devient vraiment une fonctionnalité incontournable à avoir sur les scanners dans les CH, CHU et même dans le privé. Mais du coup, on génère des volumes de données colossaux et on doit permettre au radiologue de les lire en quelques minutes, quelques clics, c’est pourquoi les logiciels d’application sont absolument essentiels. On présente à l’ECR, sur ce point, la station Volume Share 7 qui a fait l'objet d'un gros travail sur le cardio-vasculaire ainsi que, de façon générale, la simplification et la diminution du temps de lecture pour le radiologue. Revolution CT permet l’acquisition d’un examen cardiaque en moins d’une seconde. Ensuite, on traite les images avec la station Volume Share 7 et on fait le diagnostic. En fait, les outils sont le point de départ d’une collaboration, d’un échange pour planifier le traitement dans le cadre d'un parcours patient.
Frédéric Coutin