L'IRM montre une atteinte myocardique moins grave en post-vaccinal par rapport à la maladie COVID
MERCREDI 23 FéVRIER 2022
Les cas de myocardite survenant après le vaccin contre le COVID-19 à ARNm sont rares et peu grave, selon une nouvelle étude publiée dans la revue Radiology. Les chercheurs ont en effet comparé par IRM les myocardites post-vaccin avec celles provoquées par la maladie de COVID-19, qui s’étendent au septum interventriculaire et qui présentent des formes plus graves.

La myocardite survient souvent à la suite d'une infection virale, comme le COVID-19. Il peut affecter le rythme et la fonction cardiaque et peut laisser des dommages durables sous la forme de cicatrices du myocarde. La myocardite a également été signalée comme une complication rare des vaccins contre le COVID-19 à base d'ARN messager (ARNm).
Comparaison par IRM des myocardites post-vaccin contre le COVID avec celles provoquées par la maladie de COVID
L'IRM cardiaque joue un rôle important dans l'évaluation de la myocardite aiguë, avec une propension pour la caractérisation non invasive du tissu myocardique. Comprendre la topographie et l'étendue des lésions myocardiques ainsi que leurs implications peut permettre d'améliorer les soins de ces patients et aider à lutter contre le phénomène Antivax.
Dans une étude publiée dans la Revue Radiology, le Dr Kate Hanneman et ses collègues de l’University Health Network, à Université de Toronto (Canada), ont entrepris de déterminer, par IRM cardiaque, la topographie et l'étendue des lésions de myocardite associée à la vaccination contre la COVID-19 et de comparer ces résultats à d'autres causes de myocardite. « Nous savons que le risque de myocardite après la vaccination contre le COVID-19 est très faible. Cependant, il existe très peu de données sur l'étendue des lésions cardiaques par rapport aux autres causes de myocardite », remarque le Dr Hanneman.
Douleurs thoraciques et hospitalisation de trois jours pour les myocardites post-vaccin
Pour cette étude rétrospective, les chercheurs ont analysé les données de 92 patients adultes consécutifs atteints de myocardites détectées par IRM cardiaque réalisée dans un hôpital de référence entre 2019 et 2021. Les patients ont été classés dans l'un des trois groupes suivants : myocardite après vaccination contre la COVID-19, myocardite après Maladie COVID-19 et myocardite non associée à la vaccination ou à la maladie COVID-19. Sur les 92 patients, 21 (22%) avaient une myocardite suite à la vaccination COVID-19 (âge moyen 31 ans). Dix patients (11 %) avaient une myocardite consécutive à la maladie COVID-19 (âge moyen 51 ans) et 61 (66 %) avaient une autre myocardite (âge moyen 44 ans). Les patients atteints de myocardite post-vaccination étaient plus jeunes et plus souvent de sexe masculin que les autres groupes.
Des douleurs thoraciques sont survenues chez les 21 patients atteints de myocardite associée au vaccin. La douleur a commencé un à sept jours après la vaccination et a duré un à six jours. Quatorze des patients (67 %) ont été admis à l'hôpital avec une durée médiane de séjour de 3 jours. Aucun patient n'a été admis en unité de soins intensifs. Les niveaux de troponine étaient élevés chez tous ces patients et considérablement diminués chez tous au moment de leur sortie d’hospitalisation.
Patients asymptomatiques lors du suivi à court terme
Les résultats de l'IRM dans la myocardite associée au vaccin décrivaient un rehaussement tardif au gadolinium chez 17 (81 %) patients et un dysfonctionnement ventriculaire gauche chez 6 (29 %) autres. L'IRM cardiaque a montré que, par rapport aux autres causes de myocardite, les patients atteints de myocardite associée au vaccin présentaient moins de troubles fonctionnels et des anomalies myocardiques moins étendues. Les patients atteints de la maladie COVID-19 et d'autres myocardites présentaient une prévalence plus élevée d'anomalies impliquant le septum interventriculaire ainsi qu’une lésion myocardique plus grave mesurée par cartographie T1. Lors d'un suivi à court terme (médiane de 22 jours), tous les patients atteints de myocardite associée au vaccin étaient asymptomatiques et n'avaient aucun effet indésirable.
Un argument de plus pour la promotion du vaccin anti-COVID-19
« Ces résultats nous indiquent que la myocardite après la vaccination contre le COVID-19 a tendance à être relativement bénigne et à se résorber rapidement », poursuit le Dr Hanneman. Le premier co-auteur et chercheur en imagerie cardiaque, le Dr Matteo Fronza, précise quant à lui que la résolution de tous les symptômes et l'absence d'événements indésirables lors du suivi sont rassurantes. Cependant, un suivi à plus long terme est nécessaire.
Les chercheurs ont souligné que la maladie COVID-19 peut entraîner des lésions myocardiques associées à des résultats indésirables chez les patients hospitalisés, et cette considération doit être mise en balance avec le faible risque de complications liées au vaccin. « Non seulement la myocardite, après la vaccination contre le COVID-19, est très rare, mais elle a également tendance à être moins grave que la myocardite après une infection par le SRAS-CoV2 », conclut le Dr Hanneman.
Voilà qui devrait donner un argument de plus aux promoteurs de la vaccination à ARN messager, action essentielle pour limiter la survenue d’une infection grave par le SRAS-CoV2.
Bruno Benque avec RSNA