La vitamine D à forte dose retarderait les signes de sclérose en plaques
MARDI 11 MARS 2025
Une étude française publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) suggère que la prise de vitamine D à haute dose retarderait l’apparition de nouveaux signes de Sclérose en plaques (SEP). Des résultats significatifs sur des patients prenant de la vitamine D comparés à un groupe placebo y sont rapportés, tant sur le plan clinique que sur les images d’IRM.

Le Journal of the American Medical Association (JAMA) a publié, le 10 Mars 2025, les résultats du projet D-Lay MS, qui a expérimenté la prise de vitamine D à fortes doses pour diminuer de manière significative l’activité de la Sclérose en plaques (SEP).
La prise de vitamine D à haute dose retarderait l’apparition de nouveaux signes de SEP
Ce travail de recherche, dirigé par le Pr Éric Thouvenot, Chef du service de Neurologie du CHU de Nîmes, et financé par le Programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) national, permet aux patients atteints de cette maladie auto-immune causée par une attaque du système immunitaire contre la gaine de myéline de reprendre espoir.
Prise à haute dose (2 ampoules de 100.000UI par mois), la vitamine D serait capable, selon cette étude, d’allonger significativement le temps d’apparition de nouveaux signes d’activité chez les personnes ayant présenté une première poussée de SEP, le syndrome clinique isolé (SCI). « Les participants, recrutés dans 36 centres en France, ont été répartis aléatoirement pour prendre soit une ampoule contenant une haute dose de vitamine D, soit un placebo, toutes les deux semaines pendant deux ans, » explique le Pr Thouvenot
Des résultats significatifs sur des patients prenant de la vitamine D comparés à un groupe placebo
Le suivi clinique et IRM régulier de ces patients a montré que 60,3% de ceux qui prenaient de la vitamine D n'avaient pas de nouvelle activité clinique ou radiologique de la maladie, contre 74,1% dans le groupe placebo, soit une réduction de 34% du risque d’activité de la maladie, sans qu’aucun effet indésirable grave lié à la vitamine D n’ait été observé. De plus, le temps médian avant l'apparition d'une activité de la maladie était presque deux fois plus long pour les patients sous vitamine D (432 jours contre 224 jours).
« En résumé, la supplémentation en vitamine D à haute dose est sûre, bien tolérée et efficace pour réduire l'activité de la maladie à un stade précoce. Ces résultats prometteurs font de la vitamine D un candidat potentiel pour une thérapie d'appoint dans la stratégie thérapeutique de la SEP, » conclut le Pr Thouvenot.
Bruno Benque