Évaluer le risque de cancer du sein par l'IRM ultrarapide
LUNDI 14 AVRIL 2025
L’IRM mammaire souvent responsable de dépistages faussement négatifs pour les petits foyers. Une étude publiée dans l'American Journal of Roentgenology (AJR), rapporte des essais prometteurs mettant en jeu l’IRM ultrarapide, par laquelle le temps de rehaussement d’un tissu pourrait être prédictif d’un risque de cancer. Les chercheurs indiquent un risque de malignité 5% supérieur pour chaque seconde de GAP de rehaussement entre tissu sein et lésion.

L'IRM mammaire montre une spécificité inférieure à celle de la mammographie pour la détection du cancer, en raison notamment d'un chevauchement important entre les signes d’imagerie bénins et malins.
L’IRM mammaire souvent responsable de dépistages faussement négatifs
Les petits foyers présents dans le parenchyme mammaire sont souvent responsables d’erreurs de diagnostic et contribuent à des résultats d'IRM de dépistage faussement négatifs. Comparées aux masses et aux rehaussements sans masse, ces lésions présentent des taux de malignité plus faibles et peuvent être difficiles à différencier du rehaussement parenchymateux de fond (BPE). La littérature scientifique suggère notamment que l'hypointensité T2 et la cinétique de lavage d'un foyer pourraient prédire l'histologie maligne ou que des taux élevés d'EBP sont associés à un risque global accru de cancer du sein, sans que ces hypothèses soient vérifiées
Des essais prometteurs mettant en jeu l’IRM ultrarapide
L'IRM ultrarapide (IRMUF) avec injection de produit de contraste pourrait répondre à ce besoin. Elle acquiert des images quelques secondes après l'injection du produit de contraste, ce qui permet au radiologue d'évaluer la première portion (wash-in) de la courbe cinétique. Les lésions malignes, probablement dues à la néovascularisation tumorale, présentent un rehaussement plus rapide, un délai de rehaussement (TTE) plus court et une pente maximale (PM) plus raide que les lésions bénignes. ETT et la PM semblent offrir un pouvoir discriminant équivalent, voire supérieur, à celui de l'analyse cinétique conventionnelle, un ETT plus court étant associé à une lésion cancéreuse et à une histologie de haut grade.
Le temps de rehaussement d’un tissu pourrait être prédictif d’un risque de cancer
C’est donc l’IRMUF qui fait l’objet d’une étude publiée dans l’American Journal of Roentgenology (AJR) dans laquelle des chercheurs tentent de prouver l’amélioration de la différenciation des foyers bénins et malins aux moyens de cette technologie. Constatant que les caractéristiques morphologiques n'ont montré aucune association avec la malignité, l'auteure correspondante de l’étude, le Dr Helaina C. Regen-Tuero, du département de radiologie de NYU Langone Health de New York (USA), explique que « la différence de temps de rehaussement (ETT) d'un foyer par rapport à celui du BPE pourrait être un paramètre utile pour évaluer la malignité, ce qui pourrait contribuer à réduire les biopsies inutiles ».
Un risque de malignité 5% supérieur pour chaque seconde de GAP de rehaussement
Dans cette étude monocentrique, les chercheurs ont réalisé une sélection d'examens d’IRMUF consécutifs entre juillet 2019 et avril 2023, suivis d'une biopsie guidée par IRM de foyers mammaires. Les caractéristiques des patients et les caractéristiques des lésions ont été recueillies à partir du DPI des patientes et des comptes rendus d'imagerie. Ils ont ensuite évalué le foyer et l'ETT du BPE, ainsi que leur différence. Des régressions logistiques univariées et multivariées ont évalué les associations avec la malignité.
Ce travail leur a permis d’évaluer le risque de malignité associé à un foyer d'IRM mammaire augmentait de 5 % pour chaque seconde d'augmentation de temps de rehaussement de la lésion vs l'EPB (IC à 95 % : 2–9 %). Les caractéristiques morphologiques de l'imagerie n'étaient pas associées à la malignité, soulignant la nécessité de disposer d'autres facteurs prédictifs pour compléter le dispositif.
Paco Carmine