Node-RADS, le nouveau système TDM-IRM pour identifier le stade d'envahissement ganglionnaire
JEUDI 25 FéVRIER 2021
Lorsque l’on doit évaluer le stade d’envahissement d’un ganglion secondaire à une tumeur, on a du mal à utiliser des critères pertinents, faute de consensus. Des chercheurs proposent, dans une étude parue dans European Radiology, le système Node-RADS qui utilise l’imagerie Scanner et IRM.

L'évaluation des ganglions lymphatiques est généralement importante dans le contexte de la stadification du cancer car l'atteinte ganglionnaire est un puissant indicateur de pronostic défavorable. Cette évaluation détermine souvent le mode de prise en charge des patients, chirurgicale ou non.
À la recherche d’un consensus pour identifier la stadification d’une atteinte ganglionnaire
Dans la plupart des cas, l'incidence de l'atteinte ganglionnaire augmente avec le volume et le stade de la tumeur et dépend du type histologique et du grade de cette tumeur. Même si de nombreuses études ont évalué les critères morphologiques au scanner (TDM), à l’IRM et en échographie, il n'y a toujours pas de consensus sur les critères à utiliser, bien que la taille des ganglions soit généralement acceptée. Les approches parallèles pour évaluer la taille comprennent les diamètres à axe court et long, ainsi que les mesures volumétriques. Cependant, la taille des ganglions lymphatiques est un mauvais indicateur pour prédire la présence d'une malignité secondaire. En outre, il n'y a pas de consensus sur la question de savoir si les ganglions lymphatiques doivent être mesurés dans les dimensions axiales ou cranio-caudales.
On a vu apparaître, ces dernières années, des tentatives de normalisation de la notification des examens oncologiques avec l'adoption croissante des Reporting and Data Systems (RADS) pour de nombreux scénarios de détection et de caractérisation de lésions dans des organes spécifiques, comme BI-RADS pour la détection du cancer du sein par mammographie et plus récemment LI-RADS pour l'évaluation IRM du carcinome hépatocellulaire dans la cirrhose du foie, NI-RADS pour la surveillance du cancer de la tête et du cou et PI-RADS pour la détection IRM du cancer de la prostate. Dans une étude publiée dans la Revue European Radiology, des chercheurs allemands, suisses et britanniques tentent d’introduire un « Node-RADS » pour répondre au manque de consensus dans l'évaluation radiologique de l'envahissement des ganglions lymphatiques par le cancer.
Des chercheurs proposent le système Node-RADS basé sur le scanne et l’IRM
Node Reporting and Data System 1.0 (Node-RADS) répond ainsi à la demande croissante de rapports structurés sur la probabilité développement de la maladie et classe systématiquement le degré de suspicion d'envahissement des ganglions lymphatiques sur la base de la synthèse des résultats radiologiques établis. Les définitions simples des images radiologiques, pour deux catégories de notation proposées que sont « taille » et « configuration », sont combinées en catégories d'évaluation comprises entre 1 (« très faible probabilité ») et 5 (« très forte probabilité »). Ce système de notation convient pour évaluer l’envahissement probable des ganglions lymphatiques sur les TDM et les IRM. Il peut être appliqué sur n'importe quel site anatomique, ainsi que sur les ganglions lymphatiques régionaux et non régionaux, en relation avec une localisation tumorale primaire.
Les chercheurs espèrent que Node-RADS améliorera la communication avec les médecins traitants et favorisera l'uniformité des comptes rendus pour la stadification primaire et dans l'évaluation de la réponse aux traitements. Ils rappellent toutefois que des études prospectives indépendantes sur la fiabilité et la validité de ce système sont obligatoires pour lui apporter des ajustements. Bien que la combinaison de la TDM ou de l'IRM avec des séquences fonctionnelles ou de la TEP soit largement utilisée, ces dernières ne sont pas intentionnellement incluses dans Node-RADS pour le moment pour faciliter l'utilisation directe du système. L'échographie, utilisée pour l'évaluation des ganglions lymphatiques superficiels selon des critères différents, n'a pas été retenue non plus par les chercheurs. Mais ces derniers semblent ouverts à toutes les propositions d’évolution pour Node-RADS dans le futur.
Bruno Benque avec European Radiology