Des biomarqueurs d'imagerie pour les troubles du spectre de l'autisme
LUNDI 26 MARS 2018
Les enfants d'âge préscolaire atteints de troubles du spectre autistique (TSA) ont des connexions anormales, notamment dans les noyaux gris, qui peuvent être identifiés en IRM avec tenseur de diffusion. C'est le résultat d'une étude publiée en ligne dans la revue Radiology.

Les troubles du spectre autistique TSA désignent un groupe de troubles du développement caractérisés par des difficultés de communication, des comportements répétitifs et des intérêts ou activités limités. Les jeunes enfants atteints de TSA peuvent généralement être diagnostiqués au cours des premières années de leur vie. Le diagnostic et l'intervention précoces sont importants, car les patients les plus jeunes bénéficient généralement des traitements et des services les plus efficaces pour améliorer leurs symptômes et leur capacité de fonctionner.
L'IRM avec tenseur de diffusion pour évaluer les connectivités cérébrales
Alors que les progrès de l'imagerie cérébrale ont permis la découverte d'une connectivité cérébrale anormale chez les jeunes enfants atteints de TSA, le phénomène n'a pas encore été entièrement étudié au niveau du réseau cérébral. Dans une nouvelle étude publiée dans la revue Radiology, des chercheurs ont évalué la connectivité cérébrale chez les enfants atteints de TSA en utilisant l'IRM avec tenseur de diffusion (DTI). Ils ont comparé les résultats de l'IRM DTI entre 21 garçons et filles d'âge préscolaire présentant un TSA (âge moyen de 4 ans et demi) avec ceux d'un groupe contrôle de 21 enfants d'âge similaire ayant un développement classique. Ils ont appliqué la théorie des graphes aux résultats du DTI, qui permet d'évaluer les relations entre des données hautement connectées et complexes comme le réseau de connexions qui forme le cerveau humain.
Des différences significatives dans les noyaux gris et le réseau paralimbique-limbique
Comparativement au groupe contrôle, les enfants atteints de TSA ont démontré des différences significatives dans les composants du réseau des noyaux gris, un système cérébral qui joue un rôle crucial dans le comportement. Des différences ont également été trouvées dans le réseau paralimbique-limbique, important aussi dans la régulation du comportement. "Une altération de la connectivité cérébrale peut être une caractéristique physiopathologique clé des TSA, précise le co-auteur de l'étude, le Dr Lin Ma, du Département de radiologie de l'Hôpital général chinois PLA à Pekin. Cette connectivité altérée est visualisée dans nos résultats, ce qui représente une étape supplémentaire dans la compréhension des TSA."
Des images cibles pouvant servir de biomarqueurs d'imagerie pour les enfants atteints de TSA
Ces résultats suggèrent queces modèles altérés peuvent sous-tendre le développement anormal du cerveau chez les enfants d'âge préscolaire atteints de TSA et contribuer aux mécanismes du cerveau et du système nerveux impliqués dans la pathologie. De plus, l'identification d'une connectivité structurale altérée dans ces réseaux pourrait servir de biomarqueurs d'imagerie potentiels pour les enfants d'âge préscolaire atteints de TSA. "Ces images cibles pourraient être des indices pour le diagnostic futur et même pour une intervention thérapeutique chez les enfants d'âge préscolaire atteints de TSA, poursuit le Dr Ma. Par exemple, à l'avenir, ce type d'examen pourrait aider à fournir des thérapies dédiées aux troubles de l'autisme pour les enfants, comme la stimulation magnétique transcrânienne répétitive (TMS) ou la stimulation transcrânienne à courant continu (STCC)."
Bruno Benque avec RSNA