L'IRM de diffusion pour évaluer l'élasticité des tissus hépatiques
JEUDI 15 JUIN 2017
Il est désormais possible de caractériser des lésions du foie à partir de leurs propriétés élastiques estimées virtuellement à partir de l’IRM de diffusion. Une étude menée par le CEA et publiée dans la revue Radiology montre qu’elle est une alternative à l’élastographie par IRM conventionnelle dans ce cas.

L’élastographie par IRM conventionnelle (IRMe) pose plusieurs problèmes liés à son coût, à l’installation à mettre en place pour chaque patient ou à la faible résolution des images obtenues.
Évaluer l’élasticité des tissus hépatiques par IRM de diffusion
Remarquant que les propriétés élastiques des tissus devaient être intimement liées à leur structure microscopique (densité cellulaire, présence de fibres), des chercheurs de l’université de Yamanashi (Japon) et du CEA ont testé l’hypothèse que l’élasticité des tissus peut être estimée directement à partir d’images observées par IRM de diffusion, c’est-à-dire basées sur la diffusion des molécules d’eau plutôt qu’en utilisant des vibrations mécaniques. Pour utiliser cette technique d’imagerie, un marqueur de diffusion, défini pour prendre en compte différentes propriétés de diffusion dans les tissus, est converti quantitativement en module d’élasticité après calibration.
Des résultats équivalents à l’élasto-IRM
Cette calibration a été obtenue pour le foie sur un petit échantillon de 7 patients et vérifiée ensuite à l’ensemble des patients. Le degré de fibrose estimé par les mesures d’élasticité par IRMe et par IRM de diffusion coïncident à 100 %. D’autre part, à partir des images d’élasticité obtenues par IRM de diffusion, il est possible de produire un nouveau type de contraste, simulant le passage d’ondes de cisaillement de n’importe quelle fréquence ou amplitude dans les tissus, sans les difficultés techniques de l’IRMe, révélant l’hétérogénéité de la structure des tissus, notamment dans les tumeurs.
L’élasticité virtuelle par IRM de diffusion utilise donc la méthodologie standard déjà implémentée sur les dispositifs IRM et pourra être obtenue dans n’importe quel organe, même profond. Des validations sont à l’étude pour les tumeurs du sein et de la prostate, ou encore les fibroses rénales. Cette invention a fait l’objet d’un dépôt de brevet par le CEA.
Paco Carmine avec le CEA