L'IRM aide à prédire l'accouchement prématuré
MARDI 15 MARS 2016
Selon une nouvelle étude italienne parue dans Radiology, l’IRM du col de l'utérus est plus précise que l'échographie pour détecter les naissances prématurées.

Pendant la grossesse, la dilatation précoce du col de l'utérus ou la présence d’un morceau de tissu entre l'utérus et le vagin peuvent entraîner un accouchement prématuré. Au deuxième trimestre de grossesse, les femmes présentant un col de l’utérus d’environ 15 millimètres sont étroitement surveillées.
Prédire l’accouchement prématuré grâce à l’IRM
Cette mesure, détectable à l’échographie, est considérée comme un signe annonçant une naissance précoce. Cependant, dans le cadre de la prédiction d’accouchement prématuré, l'échographie a ses limites. En effet, elle ne fournit pas d’information sur les changements des tissus du col utérin durant la phase antepartum, juste avant l'accouchement. L'auteur principal de l'étude, le Dr Gabriele Masselli, du département de radiologie à l'Université Sapienza à Rome a déclaré qu’une meilleure compréhension du processus de remodelage des tissus du col utérin pendant la phase antepartum, vaguement divisée en deux phases distinctes appelées ramollissement et maturation, est essentielle pour améliorer le diagnostic de dysfonctionnement du col utérin et anticiper l’approche d’une naissance.
La précision de l’imagerie par IRM de diffusion
Pour en savoir plus, le Dr Maselli et ses collègues ont utilisé l'IRM de diffusion (IRMd) afin examiner les femmes enceintes pour lesquelles une suspicion fœtale ou une anomalie placentaire avaient été diagnostiquées. L'IRMd révèle des différences au niveau de la mobilité des molécules d'eau dans les tissus. Les résultats peuvent être utilisés pour créer un coefficient de diffusion apparent (ADC) et réaliser des cartes qui fournissent une mesure de la densité cellulaire locale. L'IRMd est de plus en plus utilisée pour les maladies abdominales et pelviennes, mais elle n'a pas encore été testée pour l'évaluation du col de l'utérus chez les femmes enceintes.
Des résultats encourageants
Chacune des 30 femmes enceintes de l'étude présentaient à l’échographie un col de l’utérus court et un test de fibronectine fœtale positif, entre 23 et 28 semaines de gestation. La fibronectine fœtale est une protéine glutineuse qui aide à maintenir le sac fœtal à la muqueuse utérine. La présence de fibronectine fœtale avant la 35ème semaine de gestation peut indiquer un risque plus élevé d'accouchement prématuré. Sur les 30 femmes, huit ont accouché dans la semaine de l'examen IRM et les autres environ 55 jours plus tard. Les chercheurs ont pu comparer les différences entre les valeurs de l'ADC à l'IRM sur deux zones du col de l'utérus : la zone glandulaire intérieure et la zone stromale extérieure. Si les valeurs de l’ADC de la zone stromale et la longueur du col utérin à l’échographie ne font apparaître aucune différence entre les deux groupes, les valeurs de l'ADC glandulaire étaient plus élevées chez les patientes sur le point d’accoucher. Ces résultats suggèrent une augmentation de la mobilité des molécules d'eau dans cette zone en corrélation avec la maturation du col utérin.
Une étude à approfondir
"Nos résultats indiquent qu'une forte valeur de l’ADC enregistrée au niveau de la zone glandulaire du col est associée à un accouchement imminent des patientes présentant un col utérin court, conclut le Dr Maselli. Dans le détail, les valeurs de l'ADC glandulaire étaient inversement corrélées à l'intervalle de temps entre l'IRM et l'accouchement et donc elles sont apparues comme un important marqueur biologique d'imagerie pour évaluer les naissances prématurées". Le Dr Maselli a annoncé que l'équipe de recherche prévoyait de réaliser des essais à plus grande échelle pour confirmer l’importance de l’analyse des valeurs de l'ADC glandulaire dans la prédiction d’accouchement précoce.
Pauline Mayol