Édito - Haut les cœurs !
MARDI 12 JANVIER 2016
Malgré un contexte général tendu et une loi de santé qui fait débat dans la communauté sanitaire, les acteurs de la radiologie relèveront sans aucun doute les défis qui se présentent à eux. La rédaction de Thema Radiologie vous souhaite une très bonne année 2016 !

L’année 2016 ne démarre pas sous les meilleurs hospices. L’ambiance générale est polluée par les risques d’attentats terroriste, le contexte économique est atone et la météo connait de nombreuses sautes d’humeur annonçant un changement climatique redouté depuis quelques années.
Controverses sur certaines dispositions prises par la Loi de santé
Cette nouvelle année a reçu également en héritage une Loi de modernisation de notre système de santé qui est loin de faire l’unanimité. Certaines dispositions contenues dans ce texte, concernant le tiers payant généralisé ou la publicité sur l’alcool notamment, font l’objet de controverses au sein de la communauté sanitaire car elles sont jugées contraires au but qu’elles sont sensées atteindre. La création des Groupements Hospitaliers de Territoires (GHT) fait partie de ces initiatives gouvernementales douteuses. Les GHT commencent à se mettre en place dans les régions. Les grands hôpitaux publics sont invités à se rapprocher des petits, publics seulement, afin de leur faire profiter d’un synergie locale propice à mutualiser les moyens matériels et humains et ainsi lutter contre la désertification médicale.
Gare aux conséquences sociales
L’intention n’est pas à discuter, elle répond à l’une des problématiques majeures de la prise en charge des patients ces dernières années. Mais cette disposition risque d’avoir des effets pervers, sur le plan social tout d’abord. Une mutualisation des moyens humains est synonyme, il faut le craindre, de mouvements de personnels et de nouvelles organisations à inventer. Les syndicats, qui démarrent au quart de tour lorsqu’on leur annonce ce qui est pris pour une injustice, ne se feront certainement pas prier pour intervenir au cas où ces mouvements seraient mal vécus par les personnels.
Un impact aussi sur le secteur privé
Le secteur privé ne sera pas épargné par l’avènement des GHT. Les établissements relevant de ce régime ont été, on le sait, exclus de de ces nouvelles organisations, alors que certains réalisaient déjà des missions de service public. D’autres, animés par la volonté de proposer aux bassins de populations défavorisés par l’absence d’équipements de pointe, s’étaient associées à des structures publiques, faisant fleurir dans les campagnes - et ailleurs -, des organisations mixtes mutualisant déjà les moyens pour assurer un semblant de continuité de prise en charge. Nous avons d’ailleurs, plusieurs fois dans nos colonnes, présenté de tels montages rendant possible l’acquisition de modalités d’imagerie, imagerie en coupe le plus souvent, pour la plus grande satisfaction des populations locales. Que va-t-il advenir, désormais, de ces structures ?…
La gestion de l’OGDPC en question
Sur le champ de la formation professionnelle, rien de nouveau pour la nouvelle année… c’est-à-dire que rien de bon ne s’annonce. On se souvient qu’en fin d’année 2015 l’OGDPC, l’institution qui est sensée gérer le Développement Personnel Continu (DPC) pour les professionnels de santé, faisait part de ses difficultés à joindre les deux bouts et de son intention de limiter sa participation financière, notamment pour les radiologues. Nous avons découvert ces jours-ci, via un communiqué de la Fédération Nationale des Médecins Radiologues (FNMR), que l’OGDPC a publié les nouvelles modalités des forfaits de DPC en vigueur pour les professionnels de santé libéraux et salariés des centres de santé et qu’ils sont, sans surprise, à la baisse.
Un manque de visibilité pour la formation des radiologues
Un malheur n’arrivant jamais seul, la FNMR a indiqué que FORCOMED, qui propose des programmes professionnels de qualité proches des préoccupations et des pratiques des médecins libéraux et de leur personnel, et est fortement implanté dans le secteur de l’imagerie médicale, allait être sérieusement pénalisée par la baisse des prestations de l’OGDPC. La FNMR s’insurge contre la gestion de ce denier qui “porte atteinte à l’obligation de DPC - des professionnels de santé - et génère un manque de lisibilité nécessaire à nos structures”.
La nouvelle année ne s’annonce pas sous les meilleurs hospices, vous dis-je ! Mais ce ne sont pas deux petites Lois et une baisse de budget qui vont nous faire baisser pavillon. Le secteur de la radiologie française, et au-delà francophone, en a vu d’autres. Son dynamisme, autant que son excellence, montreront encore cette année qu’une conjoncture défavorable ne peut l’atteindre. Alors, haut les coeurs ! Et Bonne Année, de la part de l’ensemble de la rédaction de Thema Radiologie !
Bruno Benque