Le G4 répond aux propos acerbes du Pr Didier Raoult
MARDI 18 DéCEMBRE 2018
Le Conseil national de la radiologie française n'a pas tardé à répondre au Pr Didier Raoult, rédacteur d'un article acerbe sur l'organisation de l'imagerie médicale en France et sur les pratiques des radiologues en particulier.

C'est à un article d'une rare violence envers les radiologues et leurs pratiques que s'est essayé le Pr Didier Raoult, biologiste renommé et chroniqueur dans le journal Le Point.
Une critique acerbe de l'organisation de l'imagerie médicale en France
C'est dans ce média en effet qu'il a fustigé, le 4 décembre 2018, un soi disant retard de la radiologie française, notamment sur le champ du dépistage des cancers. Il affirme ainsi que les radios pulmonaires devraient systématiquement faire place au scanner thoracique low dose, moins coûteux selon lui et interprétable, toujours selon ses dire, "par n'importe quel médecin".
Il fustige d'autre part le faible développement du colo-scanner pour remplacer la coloscopie, ignorant sans doute que cette substitution est, selon les études récentes, indiquée dans certaines situations cliniques. Il regrette enfin le recours limité au PETScan pour détecter les tumeurs supérieures à 2 mm, comme alternative aux examens invasifs de détection des cancers ou le manque de modalités d'IRM sur le territoire.
Des propos vindicatifs envers ses confrères radiologues
Ces premières remarques peuvent s'adresser tant aux radiologues qu'aux organismes de tutelles en charge de l'organisation du système de Santé. Mais la suite s'attaque directement à la radiologie française. Il parle ainsi d'un niveau de recherche très faible, de l'attirance soutenue des radiologues hospitaliers vers l'activité privée et l'exclusivité accordée aux radiologues dans l'utilisation des modalités d'imagerie, qui sont d'après lui "très simples d'usage" ! Les professionnels apprécieront…
Ces critiques provoquent une amère déception chez qui apprécie à sa juste valeur les travaux de recherche que le Pr Didier Raoult a mené durant sa carrière de biologiste. Mais il semble qu'il soit à cours d'arguments dans son activité de chroniqueur, du moins lorsqu'il s'engage sur un terrain aussi complexe et étendu que celui de l'imagerie médicale. C'est d'ailleurs ce qu'a souhaité lui faire comprendre le Conseil national de la radiologie française (G4) dans le droit de réponse qu'il a publié dans le même média le 12 décembre 2018.
Bruno Benque