LA TDM LOW-DOSE POUR DÉPISTER L'ÉVOLUTION DES NODULES PULMONAIRES
LUNDI 22 JUIN 2015
Les patients sujets à des nodules pulmonaires à type de verre dépoli peuvent être surveillés en toute sécurité par un scanner low-dose annuel de dépistage, selon une nouvelle étude publiée en ligne dans la revue Radiology. Les chercheurs proposent cette pratique comme alternative à une chirurgie inutile et à d'autres examens d'imagerie.

La revue Radiology publie dans son dernier numéro une étude sur le dépistage des nodules pulmonaires par scanner low-dose. Les nodules pulmonaires, petites masses bénignes ou cancéreuses, sont classés comme solides, partiellement solides ou non solide (verre dépoli), en fonction de leur apparition sur le scanner.
Évaluer le devenir des nodules pulmonaires en verre dépoli
Dans les cas de nodules en verre dépoli, le tissu pulmonaire normal est visible à travers le nodule et leur interprétation est délicate. "Les nodules en verre dépoli pourraient être dus à une inflammation, une infection ou une fibrose, mais pourraient également être cancéreux ou précurseurs de cancer," selon le co-auteur de l'étude, le Pr Claudia Henschke I., du Département de radiologie du Mount Sinaï School of Medicine de New York. "Pour le dépistage, nous devons définir quels nodules ont besoin d'une exploration ultérieure et quel délai nous avons pour le faire."
Une étude reprenant les données du Programme international précoce du cancer du poumon
Dans cette nouvelle étude, le Dr Henschke et ses collègues ont analysé les résultats de 57 496 participants au Programme international précoce du cancer du poumon (I-ELCAP), une initiative mondiale majeure axée sur la réduction des décès par cancer du poumon. Les patients ont étés soumis à des dépistages annuels, et les chercheurs ont évalué la prévalence des nodules en verre dépoli et leur effet sur les résultats à long terme. Un nodule non solide en verrre dépoli a été identifié dans 2392 (4,2 pour cent) cas, et une analyse plus poussée a conduit au diagnostic de 73 cas de cancer. Un nouveau nodule en verre dépoli a été identifié dans 485 des 64 677 dépistages annuels, (0,7 pour cent), et 11 ont été diagnostiqués comme relevant d'un cancer de stade I. La chirurgie a été de 100 pour cent curative dans tous les cas, avec un suivi médian depuis le diagnostic de plus de six ans.
Des campagnes de dépistage annuel par scanner low-dose
Le nodule non solide a développé un composant solide, signe d'avertissement de cancer invasif, dans 22 cas avant le traitement, avec un temps d'appariion médiande plus de deux ans. Aucun des cancers n'est apparu dans de nouveaux nodules de 15 millimètres de diamètre ou plus. Les résultats suggèrent que les nodules en verre dépoli de toutes tailles peuvent être suivis en toute sécurité par scanner low-dose, à intervalles de 12 mois, pour évaluer une transition potentielle vers une phase solide. "Les résultats montrent que si nous voyons un nodule pulmonaire non solide, nous pouvons dire aux patients de revenir un après pour un scanner," a déclaré le Dr. Henschke. «Ces résultats sont importants, pour réduire les examens d'imagerie, les biopsies inutiles ou la chirurgie, dans les programmes de dépistage de le cancer du poumon par scanner low-dose."
Eviter les explorations agressives de diagnostic des nodules
Un avantage immédiat se caractérise par une éventuelle réduction dans le surtraitement des nodules pulmonaires, selon le Dr David F. Yankelevitz, du Mount Sinaï School of Medicine, co-auteur de l'étude. "De nombreuses recommandations ont été assez agressives à l'égard de nodules en verre dépoli," remarque le Dr Yankelevitz. "Ces résultats montrent qu'il n'y a aucune raison d'être agressif pour la recherche de cancer, tant que les nodules restent dans cette forme non solide." Les résultats de l'étude fournissent également des informations supplémentaires pour aider dans le processus de prise de décision partagée entre le médecin et le patient. Les patients peuvent être assurés que les intervalles d'un an, pour le dépistage par scanner low-dose, sont suffisants, et qu'un traitement plus agressif peut être nécessaire si les nodules développent des composants solides.
"Ceci est un grand pas en avant pour les protocoles de dépistage du cancer du poumon», conclut le Dr Yankelevitz.
Théma Radiologie avec RSNA