Les recherches de l'IRSN sur les faibles doses progressent
SAMEDI 10 MAI 2014
Un article paru dans la revue de l'IRSN AKTIS présente deux études décrivant les modifications métaboliques pouvant survenir lors d'une irradiation à faible dose par césium 137 et par uranium naturel.
Les conséquences des rayonnements à faible dose sur l'organisme ne sont pas encore maîtrisées par la communauté scientifique. Le seuil de doses provoquant des effets irréversibles sont notamment encore à l'étude.
Un article de la revue AKTIS, publiée par l'IRSN, nous éclaire sur le sujet et présente un important programme de recherches, en cohérence avec les orientations de l'agenda stratégique de recherche européen de Melodi. Ce programme a déjà montré que l'ingestion chronique de césium 137 ou d'uranium entraîne des modifications métaboliques subtiles et multiples, généralement de faible amplitude. Afin de les préciser, une technique récente d'analyse à large spectre, la métabolomique, a été utilisée.
La métabolomique est de plus en plus utilisée en médecine, en toxicologie, en pharmacologie et en épidémiologie moléculaire pour identifier des biomarqueurs précoces de toxicité, voire d'apparition de pathologies. Elle fournit une description exhaustive et précise de la composition en métabolites (sucre, lipides, acides aminés et autres petites molécules organiques) mesurables dans un fluide biologique (sang, urine, salive, liquide céphalo-rachidien, etc.), qui est analysé par chromatographie liquide ou gazeuse couplée à de la spectrométrie de masse ou par résonance magnétique nucléaire.
L'article décrit deux études, impliquant le Césium 137 pour l'une et l'uranium naturel pour l'autre, qui ont ainsi été récemment menées par l'IRSN sur des rats contaminés de façon chronique à de faibles doses de radionucléides. Elles ont permis de définir un ensemble de métabolites modifiés par ces contaminations, ce qui correspond à la signature métabolique de la contamination.
Théma Radiologie