L'échographie de demain: des possibilités diagnostiques et thérapeutiques insoupçonnées
MERCREDI 26 FéVRIER 2014
Les applications de la technologie ultrasonore, au service du diagnostic et de la prise en charge thérapeutique des patients, sont de plus en plus nombreuses et précises. Le chercheur Mickaël Tanter témoigne des possibilités futures de la diversification l'échographie, dont certaines auraient une place de choix dans un roman de science fiction.

Quelles seront, demain, les évolutions de la pratique de l'échographie ? Quelles seront les nouvelles applications de la technologie ultrasonore au bénéfice des patients ? Mickaël Tanter, Directeur de Recherches INSERM à l'Institut Paul Langevin, nous brosse les progrès spectaculaires de cette discipline pour le dépistage, le diagnostic ou la prise en charge thérapeutique des patients, dans un article publié sur le site Huffingtonpost.fr.
La puissance des processeurs au service d'un diagnostic plus précis
A la faveur de l'évolution continue du secteur de l'électronique, la puissance des processeurs embarqués dans les modalités d'échographie ont permis, ces dernières années, d'obtenir des cadences d'images importantes, permettent notamment l'avènement de l'élastographie, une technologie que l'on ne présente plus. L'avenir, selon Mickaël Tanter, est à l'acquisition de plusieurs milliers d'images par seconde, grâce à la 4D. Parmi les applications possibles, on trouverait la visualisation en trois dimensions des structures vasculaires fines, voire des capillaires, pour un diagnostic précoce des tumeurs en échographie. L'auteur imagine également la possibilité de réaliser de l'imagerie fonctionnelle grâce aux ultrasons, ce qui permettrait de s'affranchir de la lourdeur de l'IRM pour des pratiques mobiles, notamment per-opératoires.
Des applications thérapeutiques qui relèvent de la science fiction
Il faudra compter aussi avec l'échographie pour accompagner les actes interventionnels, ou utiliser les ultrasons comme agents thérapeutiques. En effet, ces derniers pourraient, en devenant plus précis et focalisés, agir sur l'activité du cerveau aux moyens de sondes ultrasonores intracrâniennes dédiées. On attend ainsi des avancées sur la mise en image des épilepsies ou sur le contrôle de l'activité cérébrale des bébés prématurés, selon Mickaël Tanter. Des faisceaux ultrasonores très puissants, développés par ailleurs par des laboratoires de recherche français, permettront également, toujours à l'intérieur de la boîte crânienne, de nécroser des zones pathologiques avec une grande précision, tout en contrôlant en temps réel le résultat de cette opération par l'image échographique. Enfin, et on rentre là dans la science fiction, le radiologue réalisera un tatouage, à distance, d'une zone pathologique grâce à un "stylo ultrasonore". Il s'agira, en pratique, d'activer par les ultrasons des microgouttes injectées dans le réseau vasculaire, dans le but de dessiner les contours d'une tumeur pour guider le chirurgien. Mais où s'arrêteront-t-ils ?!
Toujours est-il que cet article témoigne du dynamisme de la recherche dans le champ de la technologie ultrasonore, notamment au sein des laboratoires et des start-up français.
Bruno Benque