Recommandations européennes pour l'imagerie de l'infertilité masculine
LUNDI 03 FéVRIER 2025
Un groupe de travail de la société européenne d’imagerie urologique a planché sur l’imagerie de l’infertilité masculine. Il résulte de cette initiative un document de recommandations issues de la littérature scientifique, d’une revue de la pratique clinique et des avis d’experts et publiées dans un article de la Revue European Radiology. L’échographie scrotale peut, dans ce contexte, identifier de nombreuses anomalies responsables de l’infertilité

Malgré les progrès techniques et scientifiques, l’étiologie de l’infertilité masculine reste encore inconnue dans la moitié des cas. L'imagerie de l'appareil génital masculin (AGM) s'est progressivement développée pour améliorer le diagnostic, avec l'échographie (US) comme méthode de référence pour l'investigation scrotale.
Un groupe de travail de la société européenne d’imagerie urologique planche sur l’imagerie de l’infertilité masculine
L’European Society of Urogenital Radiology (ESUR) vient de publier des recommandations, issues d’un groupe de travail dédié (l'ESUR-SPIWG), sur les bonnes pratiques de l’imagerie scrotale. Ce document, publié dans la Revue European Radiology, évoque l'échographie scrotale, qui peut évaluer les caractéristiques liées aux lésions testiculaires, suggérant une oligo-/azoo-spermie non obstructive (NOA), ou des anomalies au niveau épididymaire et/ou déférentiel, suggérant une oligo-/azoo-spermie obstructive (OA), voire une inflammation ou une tumeur maligne des testicules et de l’épididyme.
L’utilisation de l’imagerie de l’AGT est en outre préconisée pour étudier l’infertilité par l’European Andrology Academy (EAA), l’European Association of Urology (EAU) et l’American Urological Association/American Society for Reproductive Medicine. Sur la base d'une revue de la littérature et de la pratique des experts du domaine, l'objectif de cet article est de délimiter le rôle du radiologue dans l'évaluation de l'infertilité masculine à travers l'imagerie scrotale.
Un travail issu de la littérature scientifique, d’une revue de la pratique clinique et des avis d’experts
Les auteurs ont effectué de manière indépendante une recherche approfondie dans la littérature Medline et une revue de la pratique clinique et de l'opinion consensuelle des experts dans le domaine. Ils recommandent donc l'échographie scrotale (US) pour étudier l'infertilité masculine, susceptible d’identifier des anomalies échographiques liées à des paramètres anormaux du sperme (concentration, nombre total, motilité et morphologie du sperme), parmi lesquelles un faible volume testiculaire (VT), une inhomogénéité testiculaire (IT), une cryptorchidie, une microlithiase testiculaire (MLT), une varicocèle de haut grade, une absence bilatérale de dérivations testiculaires ou des anomalies d'écho-texture de l'épididyme.
L’échographie scrotale peut identifier de nombreuses anomalies responsables de l’infertilité
Les recommandations proposées par l'ESUR-SPIWG pour l'imagerie dans l'évaluation de l'infertilité masculine sont donc les suivantes de mesurer la TV, d’évaluer la TI, d’effectuer des suivis annuels échographiques jusqu'à l'âge de 55 ans chez les hommes ayant des antécédents de cryptorchidie/orchidopexie et/ou chez les hommes atteints de MLT, de réaliser une échographie scrotale/inguinale chez les hommes présentant des testicules non palpables. Il est préconisé également de réaliser une échographie scrotale chez les hommes présentant des paramètres spermatiques anormaux pour étudier des lésions suggérant des tumeurs, d’évaluer la varicocèle de manière standardisée, d’évaluer la présence ou l’absence de canaux déférents et d’examiner l’épididyme pour détecter des signes indirects suggérant une obstruction et/ou une inflammation.
Paolo Royan