L'infertilité masculine sous le prisme de l'échographie
VENDREDI 02 AOûT 2024
Un article international publié dans la Revue European Radiology étudie la pertinence de l’imagerie pour explorer l’infertilité masculine. Un groupe de travail propose des recommandations pour différentes pathologies du tractus génital qui seront diffusées par l’European Society of Urogenital Radiology.

Les raisons de l’infertilité masculine sont méconnues dans la moitié des cas. C’est la raison pour laquelle l'imagerie du tractus génital masculin s'est progressivement développée, l’échographie représentant la méthode de référence pour l'investigation scrotale.
Un article international étudie la pertinence de l’imagerie pour explorer l’infertilité masculine
L'échographie scrotale peut identifier des signes liés à des lésions testiculaires, suggérant une oligo-/azoo-spermie non obstructive, ou des anomalies au niveau de l'épididyme et/ou de la déférence, suggérant une oligo-/azoo-spermie obstructive. Elle peut mettre également en évidence des signes d’une inflammation et d’une malignité testiculaire et épididymaire.
L'utilisation de l'imagerie du tractus génital masculin fait l’objet d’un article scientifique international publié dans la Revue European Radiology. S'appuyant sur une revue de la littérature et la pratique d'experts en la matière, cette étude se propose de circonscrire le rôle du radiologue dans l'évaluation de l'infertilité masculine et d'établir des recommandations que diffusera l’European Society of Urogenital Radiology-Scrotal and Penile Imaging Working Group (ESUR-SPIWG) for scrotal imaging.
Un groupe de travail propose des recommandations pour différentes pathologies du tractus génital
Ce groupe de travail a effectué une recherche documentaire approfondie sur Medline et un examen de la pratique clinique et de l’opinion consensuelle des experts du domaine. Ses membres ont confirmé la pertinence de l’échographie scrotale notamment pour détecter des anomalies liées à des signes spermatiques anormaux. On trouve là un faible volume testiculaire, une inhomogénéité testiculaire, une microlithiase testiculaire, une varicocèle de haut grade, voire une absence bilatérale de canal déférent ou une dilatation bilatérale de l'épididyme.
Les recommandations proposées par l'ESUR-SPIWG pour l'imagerie dans l'évaluation de l'infertilité masculine sont donc de mesurer le volume testiculaire, d’étudier son inhomogénéité, d’effectuer des suivis annuels échographiques jusqu'à l'âge de 55 ans chez les hommes ayant des antécédents de cryptorchidie/orchidopexie et/ou chez les hommes atteints de microlithiase testiculaire.
L’échographie scrotale/inguinale chez les hommes dont les testicules sont non palpables est également recommandée, ainsi qu’en cas de signes spermatiques anormaux pour rechercher des lésions évocatrices de tumeurs, évaluer la varicocèle de manière standardisée, identifier la présence ou l'absence de canal déférent ou explorer l'épididyme pour détecter des signes indirects évoquant une obstruction et/ou une inflammation.
Bruno Benque