Identification opportuniste de l'hyperparathyroïdie par TDM
VENDREDI 06 DéCEMBRE 2024
Selon un article publié dans l'American Journal of Roentgenology (AJR), une hypertrophie de la glande parathyroïde entraine un risque accru d'hyperparathyroïdie primaire (PHPT), ainsi qu'un risque accru de morbidités préexistantes causalement liées à la PHPT. Les chercheurs ont utilisé la tomodensitométrie de la base du cou pour étayer leur travail.

L'hyperparathyroïdie primaire (PHPT) est le plus souvent causée par un ou plusieurs adénomes parathyroïdiens qui produisent un excès d'hormone parathyroïdienne et entraînent classiquement une hypercalcémie et qu’il faut traiter par chirurgie.
La TDM de la base du cou peut-elle identifier de manière opportuniste les adénomes parathyroïdiens ?
Des guidelines consensuelles facilitent la sélection des patients les plus susceptibles de bénéficier d’une prise en charge chirurgicale. Mais des appels à « changer la manière dont les systèmes de santé abordent le diagnostic et le traitement de l’hypercalcémie et de l’hyperparathyroïdie » et à mettre en œuvre « des interventions au niveau du système qui incitent à une évaluation plus approfondie de l’hypercalcémie et sensibilisent les médecins » ont récemment été lancés.
Dans ce contexte, la tomodensitométrie (TDM) de la base du cou réalisée pour des raisons non liées à l'HPPT peut identifier de manière opportuniste les adénomes parathyroïdiens suspectés. La TDM multiphasique - « tomodensitométrie parathyroïdienne 4D » - est, d’autre part, un outil efficace pour identifier les adénomes parathyroïdiens chez les patients présentant une PHPT connue. Cependant, on ne sait pas si cette approche est susceptible d'identifier les individus qui développeront des complications cliniquement significatives de la maladie parathyroïdienne qui pourraient être évitées grâce à un diagnostic plus précoce et à une intervention rapide.
Évaluation par TDM les associations entre hyperthyroïdie clinique et PHPT
C’est la raison pour laquelle des chercheurs américains ont émis l'hypothèse que l'hypertrophie des glandes parathyroïdes identifiée au scanner est un indicateur d'un risque accru de PHPT. Le but de cette étude était d'évaluer les associations entre la présence d'une hypertrophie de la glande parathyroïde sur la TDM avec contraste et les résultats cliniques pour lesquels le PHPT est une voie causale.
« L'évaluation opportuniste basée sur la TDM est une stratégie prometteuse pour identifier les patients présentant un risque accru d'HPPT non diagnostiquée, précise le premier auteur de l’article publié dans l’American Journal of Roentgenology (AJR), le Dr Paul M. Bunch, du département de radiologie de la faculté de médecine de l'université Wake Forest à Winston-Salem (Caroline du Nord – USA). Une telle évaluation pourrait potentiellement prévenir certaines complications liées au PHPT grâce à un diagnostic et plus précoce."
Des hypothèses en grande partie validées par le travail de recherche
Ce travail a inclus des patients âgés de 18 ans ou plus ayant fait l’objet d’une TDM thoracique ou cervicale avec injection de produit de contraste, réalisée entre janvier 2012 et décembre 2012, avec au moins une TDM sans contraste couvrant la région thoracique ou cervicale et au moins une analyse clinique. Un neuroradiologue a examiné les TDM pour déterminer la présence ou l'absence d'une hypertrophie de la glande parathyroïde, après quoi les données démographiques des patients, les résultats de calcémie et les codes de diagnostic pour les résultats cliniques causalement liés à l'HPPT ont été extraits du DPI du patient. Les résultats de calcium et les codes de diagnostic ont été classés comme préexistants s'ils étaient documentés avant, et comme incidents s'ils étaient documentés après l'examen TDM injecté.
Les chercheurs ont déduit de cette recherche sur la morbidité associée à l'HPPT sur une décennie de suivi, qu’une hypertrophie de la glande parathyroïde identifiée au scanner était associée de manière significative au diagnostic ultérieur de l'HPPT et au développement de résultats cliniques causalement liés à l’PHPT, y compris l'hypercalcémie, l'ostéopénie ou l'ostéoporose et la néphrolithiase.
Paco Carmine