Comment le ressenti du patient améliore la qualité de l'IRM lombaire
MARDI 29 OCTOBRE 2024
Comment les informations liées à la douleur du patient peuvent-elles améliorer la qualité de l’interprétation des IRM lombaires ? C’est ce qu’ont cherché à savoir des chercheurs américains en proposant un questionnaire à 240 patients. Cette étude, publiée dans la Revue Radiology, montre que les interprétations bénéficiant des acquis des questionnaires sont plus pertinents que les comptes rendus sans information préalable.

L’IRM est l’examen de choix pour diagnostiquer les anomalies dégénératives et structurelles du rachis lombaire. Mais souvent les mêmes anomalies peuvent survenir chez les individus symptomatiques et asymptomatiques, si bien que l’IRM ne donne pas d’indications sur la véritable cause de la douleur.
Comment les informations liées à la douleur du patient peuvent améliorer la qualité de l’interprétation des IRM lombaires
Pour diagnostiquer la véritable cause de la douleur, il est essentiel de faire correspondre les anomalies de l’IRM aux symptômes des patients afin que ces informations puissent figurer dans le compte rendu d’examen. Une étude publiée dans la Revue Radiology se propose de déterminer si les informations sur les symptômes signalés par le patient peuvent améliorer l'interprétation de l’IRM du rachis lombaire en utilisant le spécialiste de la colonne vertébrale comme norme de référence.
« Les examens IRM du rachis lombaire montrent souvent de nombreuses anomalies dégénératives, commente l'auteur de l'étude, le Dr William E. Palmer, chef du service de radiologie musculo-squelettique au Massachusetts General Hospital de Boston (USA). La plupart de ces découvertes sont fortuites et ne provoquent pas de douleur. Pour diagnostiquer les véritables générateurs de douleur et prendre les meilleures décisions de traitement, les symptômes doivent être associés aux anomalies de l'IRM. »
Un questionnaire proposé à 240 participants sur leur ressenti de la douleur lombaire
Pour ce travail, les patients ont rempli un court questionnaire sur les symptômes ressentis avant leur IRM du rachis lombaire, sur l’intensité de leur douleur, où elle se situe, ce qui l’aggrave ou ce qui l’améliore. Cette étude prospective, monocentrique et multi-lecteurs a analysé 240 participants ayant rempli des questionnaires sur les symptômes avant l'IRM entre mai 2022 et février 2023. Au moment du rapport clinique de l'IRM, les radiologues ont enregistré les générateurs de douleur chez les participants, créant ainsi deux groupes d'étude, avec et sans information sur la douleur.
Le Dr. Palmer et ses collègues ont cherché à déterminer exactement dans quelle mesure les informations sur les symptômes signalés par les patients étaient bénéfiques au moment de l'interprétation de l'IRM. Leurs diagnostics ont été comparés à ceux de spécialistes de la colonne vertébrale, qui ont mené des entretiens en face-à-face avec les patients pour faire leur évaluation et décider des traitements.
Les interprétations bénéficiant des acquis des questionnaires plus pertinents que les comptes rendus sans information préalable
Les radiologues qui ont eu accès aux informations du questionnaire lors de l'interprétation de l'IRM ont obtenu un accord statistiquement parfait avec les spécialistes de la colonne vertébrale. Les interprétations IRM sans informations sur les symptômes signalés par les patients ont entraîné une diminution significative de la précision et de la confiance du diagnostic. Le questionnaire a permis d'éviter les divergences de diagnostic entre les radiologues et les spécialistes de la colonne vertébrale.
« En distinguant les générateurs de douleur exploitables des découvertes fortuites, les radiologues peuvent aider au mieux les médecins de soins primaires qui dépendent des comptes rendus d'IRM pour guider leurs traitements et leurs références », conclut le Dr Palmer.
Paolo Royan