L'IRM avancée pour mieux apprécier la répose au traitement du gliome
MARDI 10 SEPTEMBRE 2024
La réponse au traitement du gliome de haut grade (HGG) chez des patients adultes semble plus claire si l’on utilise de la neuroimagerie avancée IRM. C’est ce que des chercheurs ont affirmé dans une étude publiée dans l'American Journal of Roentgenology (AJR), comparé aux résultats de l'IRM conventionnelle.

Les gliomes de haut grade (HGG) sont les tumeurs cérébrales malignes primitives dont le pronostic reste sombre, avec une survie relative à un an de 42,9% et une survie relative à 5 ans de 6,9%. La neuroimagerie est utilisée pour surveiller de manière non invasive la réponse au traitement chez les patients atteints de HGG en l'absence d'un biomarqueur moléculaire validé à cet effet.
Des techniques de neuroimagerie avancée pour évaluer la réponse au traitement du gliome de haut grade
Devant la capacité limitée des systèmes conventionnels d’IRM pour distinguer la progression des effets du traitement, de nouveaux critères d'imagerie améliorent la fiabilité de la modalité pour l'évaluation des tumeurs, parmi lesquels l'évaluation de la réponse en neuro-oncologie 2.0 ou les systèmes de reporting de données sur les tumeurs cérébrales.
Des techniques avancées de neuroimagerie ont également été utilisées pour faciliter la différenciation de la progression tumorale des effets du traitement, comme l’IRM de perfusion pour l’identification des vaisseaux sanguins structurellement aberrants ainsi que l’augmentation du volume sanguin cérébral, du débit et de la perméabilité capillaire, ou la spectroscopie IRM pour distinguer la réponse au traitement en détectant les signatures métaboliques locales.
Des chercheurs américains lancent une étude pour comparer l’exploration de la réponse au traitement par IRM conventionnelle et neuroimageie IRM avancée
La précision diagnostique de ces techniques avancées de neuroimagerie pour l’évaluation des tumeurs cérébrales après traitement est bien établie. Néanmoins, leur impact sur la prise de décision clinique en neuro-oncologie reste peu étudié alors que la neuroimagerie avancée est de plus en plus intégrée aux protocoles de suivi de routine du HGG, bien qu’elle soit coûteuse, qu’elle augmente le temps d’acquisition et qu’elle nécessite une expertise spécialisée de la part des MERM et des neuroradiologues.
Une étude publiée dans l’American Journal of Roentgenology (AJR) se propose d'évaluer l'impact de la neuroimagerie avancée basée sur l'IRM sur la prise de décision clinique chez les patients atteints de HGG en post-traitement. « L'impact des techniques avancées de neuroimagerie sur les décisions cliniques soutient leur incorporation dans les protocoles d'imagerie pour le suivi du traitement chez les patients adultes atteints de HGG », précise l'auteur correspondant de cette étude, le Dr Melissa M. Chen, du département de neuroradiologie du MD Anderson Cancer Center de l'Université du Texas à Houston (USA).
Des plans de prise en charge sous dimensionnés par rapport aux résultats obtenus par neuroimagerie IRM avancée
Réalisée à l'institut du cerveau et de la colonne vertébrale d'un centre de cancérologie du 1er mars 2017 au 31 octobre 2020, cette étude prospective a inclus des patients adultes traités par chimiothérapie et radiothérapie pour un gliome diffus de grade 4 ayant fait l’objet d’une neuroimagerie IRM avancée (perfusion et spectroscopie notamment) pour les comparer avec les résultats de l'IRM conventionnelle quant à la progression tumorale par rapport à l'effet du traitement.
Les neuro-oncologues prescripteurs ont réalisé des enquêtes avant et après chaque séance de neuroimagerie avancée. Le pourcentage d'épisodes de soins avec un changement entre le plan de gestion prévu et réel dans les enquêtes menées avant et après la neuroimagerie avancée, respectivement, a été calculé et comparé à un pourcentage précédemment publié en utilisant des proportions échantillonnées de manière indépendante.
Les résultats de ce travail montrent que les plans de prise en charge prévus et réels des neuro-oncologues avant et après la neuroimagerie avancée, respectivement, différaient dans 44% (31/70) des épisodes de soins pour les patients atteints d'HGG et de résultats post-traitement équivoques en IRM conventionnelle. Les neuro-oncologues ont trouvé que la neuroimagerie avancée était utile dans 93% (65/70) des épisodes.
Paolo Royan