Fonctionnement d'une IRM : des économies d'énergie substantielles à réaliser
MARDI 25 AVRIL 2023
Les modalités d’IRM sont de grandes consommatrices d’énergie, notamment durant les périodes de la journée où elles sont inactives. Une équipe de chercheurs ont évalué, dans une étude publiée dans la Revue Radiology, les économies qui pourraient être réalisées si ces machines étaient placées en mode économie d’énergie pendant la nuit. Les résultats sont significatifs.

Le monde de la Santé est pleinement entré dans le développement durable et la décarbonation. À tous les niveaux e la prise en soins, les structures sanitaires et médico-sociales sont appelées à mettre en œuvre des actions permettant d’économiser de l’énergie, de réduire les consommations de matériel ou de végétaliser les bâtiments notamment.
Les modalités d’IRM consommeraient jusqu’à 91% d’énergie non productive
Le secteur de l’imagerie médicale ne fait pas exception à cette tendance. Et dans ce cadre, l’IRM est la modalité qui requiert le plus d’énergie pour fonctionner, sans compter les quantités d’hélium nécessaire pour la refroidir. Des chercheurs américains ont réalisé une étude, publiée dans la Revue Radiology, au cours de laquelle ils ont constaté que la consommation d'énergie annuelle projetée de quatre IRM variait de 82,7 à 171,1 mégawattheures (MWh) durant une nuit, avec 72 à 91 % d'énergie non productive. En comparaison, le ménage américain moyen consomme environ 10 à 11 MWh par an. Ils ont donc évalué l’impact de mesures d'économie d'énergie, telles que l'arrêt des IRM durant la nuit et l'activation du mode d'économie d'énergie.
« Nos données détaillent comment une approche d'écoconception de la part des fournisseurs de scanners et des changements stratégiques des opérations d'IRM de routine par les systèmes de santé peuvent réduire les coûts et avoir un impact sur la durabilité environnementale », annoncent les chercheurs. Pour ce travail, ils ont réalisé une évaluation rétrospective de quatre IRM ambulatoires de trois fournisseurs équipés individuellement de wattmètres. Les journaux de mesure de puissance ont été extraits sur 39 jours pour des fonctionnements en modes désactivé, inactif, prêt à l’acquisition, acquisition et économie d'énergie.
Le mode économie d’énergie consomme moins que le mode arrêt de la machine pendant la nuit
L'énergie, le coût (en supposant un coût moyen de 0,14 $ par kilowattheure) et les économies de carbone ont été calculés pour les modes d'activité les plus faibles. Les résultats montrent que la consommation d'énergie annuelle projetée par IRM variait de 82,7 à 171,1 mégawattheures (MWh), avec 72 à 91 % définis comme non productifs. Les consommations électriques pour chaque mode ont été mesurées à 6,4 kW (économie d'énergie), 7,3 à 9,7 kW (arrêt), 9,5 à 14,5 kW (inactif), 17,3 à 25,6 kW (prêt à l’acquisition) et 28,6 à 48,3 kW (acquisition).
Et c’est pendant la nuit que les économies peuvent s’avérer les plus importantes. Si le passage des IRM du mode inactif au mode éteint pendant 12 heures de nuit réduit la consommation d'énergie de 25 à 33 %, ce qui se traduit par des économies annuelles potentielles de 12,3 à 21,0 MWh, de 1 717 à 2 943 dollars américains et de 8,7 à 14,9 tonnes métriques d'équivalent CO2 (MTeqCO2), le mode d'économie d'énergie réduit encore la consommation de 22 à 28 % par rapport au mode éteint, ce qui a permis d'économiser 8,8 à 11,4 MWh supplémentaires, 1 226 à 1 594 dollars américains et 6,2 à 8,1 MTeqCO2 par an.
Ainsi, les chercheurs ont calculé que la mise en œuvre du mode d'économie d'énergie pendant 12 heures la nuit, au lieu du mode arrêt, sur tous les IRM ambulatoires américains, pourrait permettre aux soins de santé américains d'économiser jusqu'à 76 000 MWh, 8 à 10 millions de dollars et jusqu'à 54 000 tonnes métriques d'équivalent CO2. Des données non négligeables dans une période marquée par le réchauffement climatique et la hausse du prix de l’énergie.
Bruno Benque avec RSNA