Les nodules axillaires post vaccination COVID différentiés à l'échographie
VENDREDI 30 SEPTEMBRE 2022
Les différents protocoles vaccinaux contre le COVID-19 engendrent-ils des nodules axillaires de même type ? Dans une étude publiée dans la Revue European Radiology, des chercheurs espagnols répondent par la négative car ils ont identifié des formes diverses de ces nodules à l’échographie.

Des symptômes locaux et systémiques de faible gravité peuvent toucher les personnes ayant reçu un vaccin contre le COVID-19, comme des douleurs au site d'injection, de la fièvre, de la fatigue et des maux de tête, mais également des événements indésirables de type hypersensibilité. Des études antérieures ont identifié également des cas d'adénopathies axillaires et supraclaviculaires homolatérales au site d'injection.
Quels types de nodules axillaires les différents vaccins contre le COVID-19 provoquent-ils ?
Même si d’autres vaccins peuvent induire une lymphadénopathie réactive, l'apparition de ganglions lymphatiques hyperplasiques après la vaccination contre le COVID-19 est devenue un phénomène particulièrement répandu, montrant une incidence élevée et des caractéristiques ganglionnaires souvent alarmantes sur les examens d'imagerie. La technique d'imagerie privilégiée pour leur évaluation est l’échographie, en raison de sa simplicité, de la possibilité d'évaluation en temps réel, de la bonne visualisation des tissus mous et de l'absence de rayonnement ionisant.
Une étude espagnole publiée dans la Revue European Radiology se propose de comparer les caractéristiques des ganglions axillaires homolatéraux au site d'injection pour deux injections selon quatre protocoles vaccinaux différents : les deux ARNm (Pfizer, Moderna), le vaccin basé sur des vecteurs viraux (VVV) et un mélange des deux – mix & match -, et pour évaluer l'influence de l'âge sur la réactogénicité nodale. Il s’agit principalement de déterminer si ces paramètres diffèrent avec l'âge et de décrire comment ils évoluent à travers l’imagerie de suivi.
Les vaccins à ARNm responsables de nodules plus épais et plus irréguliers, surtout chez les jeunes
L’étude a inclus 247 employés bénévoles de la Clínica Universidad de Navarra à Pampelune – Espagne – où exercent les chercheurs au quotidien. Ces personnes ont reçu deux doses de vaccin contre la COVID-19 et ont fait l’objet d’une échographie axillaire du bras vacciné la semaine suivant la réception de la deuxième dose pour analyser les caractéristiques des ganglions lymphatiques (nombre, grand axe, épaisseur corticale, morphologie et imagerie vasculaire). La lymphadénopathie axillaire résultant des quatre protocoles de vaccination a été comparée et la réactogénicité nodale a été évaluée pour deux groupes d'âge : jeune (< 45 ans) et d'âge moyen (≥ 45 ans).
Des nodules plus nombreux, avec une valeur supérieure de l'épaisseur corticale, de la classification de Bedi et de la vascularisation ont été observés chez les personnes vaccinées à l’ARNm par rapport au protocole VVV. De plus, les bénéficiaires du protocole mix-and-match ont montré une plus grande épaisseur corticale nodale et une classification de Bedi plus élevée que les bénéficiaires du VVV. Les analyses entre les groupes d'âge ont révélé une plus grande épaisseur corticale, une classification de Bedi et un signal Doppler couleur chez les patients plus jeunes.
Chercher d’autres étiologies chez les patients âgés dont les nodules ne se sont pas normalisés à 3 mois
« Les vaccins à ARNm ont induit une augmentation plus significative des paramètres des ganglions lymphatiques axillaires, en particulier chez les individus plus jeunes concluent les chercheurs. Notre étude offre une meilleure compréhension de la normalisation attendue de l'apparence des ganglions lymphatiques au fil du temps. Étant donné que la réactogénicité des ganglions lymphatiques était plus élevée chez les patients plus jeunes et que l'apparence de > 80 % des ganglions lymphatiques s'est normalisée 3 mois après la vaccination, les patients âgés présentant une apparence anormale des ganglions axillaires plus de 3 mois après la vaccination doivent faire craindre d'autres pathologies et envisager une biopsie ».
Bruno Benque avec European Radiology