Scanner pédiatrique : les images reconstruites pour baisser l'irradiation ne perdent pas en qualité
JEUDI 03 MARS 2022
La reconstruction des images scanographiques basée sur le deep learning utilisée pour réduire les doses d’irradiation en pédiatrie permet-elle de préserver la qualité des images, par rapport à la reconstruction itérative à dose standard ? Une étude publiée dans l’American Journal of Roentgenology répond par l’affirmative.

Un article publié dans l’American Journal of Roentgenology (AJR) se propose d’évaluer la reconstruction d’images tomodensitométriques basée sur le deep learning (DLR) dans le but de réduire les doses de rayons X en radiopédiatrie. Il s’agit de comparer la qualité de ces images DLR à faible dose avec des images de reconstruction itérative (IR) à dose standard.
Comparaison de plusieurs modes de reconstruction des images scanographiques
Dans cette étude rétrospective, les chercheurs ont inclus des enfants (≤ 6 ans) ayant fait l’objet d’une tomodensitométrie (TDM) à 80 kVp avec contraste avec un protocole à dose standard ou à dose plus faible. Les images standard ont été reconstruites avec l'IR hybride (HIR), tandis que les images à faible dose ont été reconstruites avec l'IR (LD-HIR), l'IR basé sur un modèle (LD-MBIR) et le DLR (LD-DLR). Le bruit d'image, le rapport signal sur bruit (SNR) et le rapport contraste sur bruit (CNR) ont été quantifiés. Deux radiologues ont évalué indépendamment l'amplitude du bruit, la texture du bruit, l'artefact de strie, la netteté des contours et la qualité globale.
Le DLR réduit la dose et préserve la qualité des images
Soixante-cinq enfants (âge moyen 25,0 ± 25,2 mois) explorés selon un protocole standard (n = 31) ou à dose plus faible (n = 34) ont été inclus. La dose spécifique à la taille était inférieure de 54 % pour le groupe à faible dose que le groupe standard. LD-DLR et LD-MBIR ont produit un bruit d'image plus faible, ainsi qu’un SNR et un CNR plus élevé que la norme. La concordance interobservateur des caractéristiques subjectives variait d'un coefficient kappa de 0,68 à 0,78. Les lecteurs ont subjectivement noté la texture du bruit, la netteté des contours et la qualité globale comme étant plus faibles pour le LD-MBIR que pour le standard, bien que plus élevées pour le LD-DLR que pour le standard.
Les chercheurs ont conclu de ce travail que le DLR permet une réduction substantielle de la dose avec une qualité d'image préservée, voire améliorée pour la tomodensitométrie pédiatrique à basse tension par rapport aux algorithmes de reconstruction itérative à dose standard.
Bruno Benque avec AJR