L'IRM identifie des cas de myocardite post vaccination à ARN messager
LUNDI 15 NOVEMBRE 2021
Une étude américaine fait une corrélation entre vaccination COVID-19 à ARN messager et apparition d’une myocardite chez des sujets jeunes et sains. Les images IRM sont sans équivoque et montrent chez certains une prise de contraste persistante. Mais pas de complications à court ni moyen terme.

La myocardite et la Covid sont décidément des thématiques récurrentes dans la recherche en radiologie ces derniers temps. En effet, après avoir identifié une étude sur l’impact de la Covid sur la myocardite en IRM, c’est également cette technologie qui a été retenue dans un travail de chercheurs américains sur les effets de la vaccination par ARN messager (ARNm) sur le myocarde des adolescents sains.
Des myocardites apparues chez de jeunes hommes après vaccin à ARN messager
Cette étude américaine, parue dans l’American Journal of Roentgenology, met en garde les radiologues sur l'association qui peut se matérialiser entre la vaccination par ARNm de la maladie à coronavirus (COVID-19) et la myocardite, ainsi que le rôle de l'IRM cardiaque pour évaluer la suspicion de myocardite après la vaccination.
« Dans cette petite série de cas, tous les patients atteints de myocardite après la vaccination contre le COVID-19 étaient des adolescents de sexe masculin et ont eu une évolution clinique initiale favorable », remarque la première auteure de cette étude, le Dr Lydia Chelala de l’University of Chicago Medicine. Notant que l’exploration par IRM cardiaque de chaque patient a montré des résultats typiques de la myocardite d'autres causes, elle ajoute que "le rehaussement tardif du gadolinium a persisté chez deux patients subissant une IRM répétée".
Une prise de contraste persistante chez deux de ces patients
L'étude rétrospective du Dr Chelala et de son équipe a inclus des patients qui ont fait l’objet d’une IRM cardiaque entre le 14 mai 2021 et le 14 juin 2021 pour une suspicion de myocardite dans les 2 semaines suivant la vaccination par ARNm du COVID-19, sans aucun antécédent COVID-19 connu. Avec la présentation clinique, l'évolution de l'hospitalisation et les événements post-hospitalisation enregistrés, les IRM cardiaques ont été revues en consensus par un radiologue cardiothoracique et un spécialiste en imagerie cardiothoracique.
Sur les 52 patients ayant fait l’objet d’une IRM cardiaque au cours de la période d'étude, le Dr Chelala et ses collègues ont identifié 5 patients de sexe masculin (tranche d'âge, 16-19 ans) qui se sont présentés dans les 4 jours suivant la deuxième dose du vaccin à ARNm COVID-19. Après une durée moyenne d'hospitalisation de 4,8 jours, les 5 patients sont sortis dans un état stable avec des symptômes améliorés ou résolus. Cependant, deux patients d’entre eux qui ont été explorés par IRM cardiaque répétée ont montré une prise de contraste persistante, quoique diminuée.
Reconnaissant que leur article est le premier à décrire des résultats supplémentaires de suivi à court terme dans cette population de patients, les auteurs de cet article de l'AJR ont également concédé que "les observations n'établissent pas de causalité".
Bruno Benque avec AJR