Les différentes formes de myocardite à l'IRM chez les patients Covid
LUNDI 15 NOVEMBRE 2021
L’IRM cardiaque a été utilisée dans une étude allemande, publiée dans la Recvue Radiology, pour déterminer l’impact de la Covid sur le myocarde, en particulier la myocardite. Ce travail objective quelques changements en T1 et T2, notamment des différences de relaxation, ainsi que des anomalies de mouvements des parois.

Les observateurs bien informés annoncent déjà une nouvelle vague de l’épidémie de Covid-19, moins violente, certes, que la précédente, mais qui nous rappelle que les maladies liées à ce virus sont encore présentes et explorées sur le champ de la recherche.
Des myocardites dues à l’infection Covid peu documentées à ce jour
L'infection par le SRAS-CoV-2, bien qu'affectant principalement le système respiratoire, provoque également des lésions myocardiques associées qui peuvent survenir directement en raison d'une infection virale myocardique ou indirectement en raison d'une inflammation systémique, d'une activation endothéliale et/ou d'une thrombose microvasculaire. Outre l'infarctus du myocarde, les lésions du myocarde peuvent également être le résultat d'une inflammation du myocarde qui se limitent principalement à des rapports de cas ou à des séries. C’est pour compléter les connaissances sur ce thème qu’une équipe allemande a réalisé une étude, publiée dans la Revue Radiology, faisant intervenir l'IRM cardiaque.
Une étude faisant intervenir l’IRM cardiaque chez des patients infectés ou non
Celle-ci est importante pour le diagnostic des patients atteints de myocardite et ce travail pourrait apporter davantage de données sur les caractéristiques de l'IRM des lésions inflammatoires aiguës associées au COVID-19. Le but de cette étude était donc de décrire les résultats de l'IRM cardiaque chez les participants atteints d'une infection active au COVID-19 et suspectés de myocardite aiguë. Les participants atteints de COVID-19 sans cardiopathie structurelle et assistance ventilatoire mécanique ont été inclus consécutivement pendant la période de recrutement d'avril 2020 à décembre 2020. Ils avaient une suspicion clinique de myocardite associée à COVID-19 avec des signes de lésion myocardique aiguë (taux élevés de troponine avec ou sans modifications électrocardiographiques). Les syndromes coronariens aigus ont été exclus avec le cathétérisme cardiaque. Les groupes témoins étaient composés de volontaires sains et de participants suspectés de myocardite aiguë non liée au COVID-19.
Des temps de relaxation T1 et T2 diffus chez les patients atteints par la Covid
À partir de l'IRM cardiaque 1,5 T, la fonction ventriculaire gauche, la déformation longitudinale systolique moyenne, le rapport d'intensité du signal T2, les temps de relaxation T1, les temps de relaxation T2, le volume extracellulaire et la prise de contraste quantitative tardive au gadolinium (LGE) ont été déterminés. L'œdème myocardique focal et la LGE ont été évalués visuellement.
Les patients atteints de COVID-19 inclus dans ce travail présentaient une dyspnée, de la fièvre et des infiltrats pulmonaires positifs au scanner ou sur les radiographies thoraciques. L'IRM cardiaque a été réalisée 7,6 jours ± 4,6 après un résultat positif au test PCR. Les résultats montrent notamment un taux de protéine C réactive (44,6 mg/L ± 37,1) et de troponine T (114 ng/mL ± 249) élevés chez les participants atteints de COVID-19, qui présentaient d’autre part des temps de relaxation T1 et T2 globaux diffus par rapport aux participants en bonne santé. Parmi les autres observations significatives, citons de graves anomalies de mouvement des parois compatibles avec les schémas de cardiomyopathie induite par le stress chez 38% des participants atteints de COVID-19 ainsi que de petits épanchements péricardiques et/ou un rehaussement de contraste péricardique.
Bruno Benque avec RSNA