IRM : l'auto-hypnose pertinente pour les patients claustrophobes ?
LUNDI 28 JUIN 2021
L’auto-hypnose pourrait-elle être généralisée pour réduire l’angoisse des patients à risque de claustrophobie lorsqu’ils sont confrontés à un statif d’IRM ? Une étude allemande publiée dans la Revue European Radiology semble le confirmer.

Une étude allemande publiée récemment dans la Revue European Radiology se propose d’évaluer l'influence de l'autohypnose sur la claustrophobie dans une cohorte à haut risque soumise à une imagerie par résonance magnétique (IRM).
L’auto-hypnose peut-elle être pertinente pour calmer les patients claustrophobes à l’IRM ?
Les chercheurs ont émis l'hypothèse que l'autohypnose pratiquée avant l’IRM peut réduire les événements de panique chez les patients présentant un risque accru de claustrophobie lors de l’exploration dans une IRM ouverte. Le but de cette étude était donc d'évaluer l'auto-hypnose chez les patients présentant un risque accru d'anxiété et de claustrophobie par rapport à un groupe témoin de patients à risque mais examinés sur la même machine sans auto-hypnose. Les résultats reposent sur la fréquence des examens incomplets, l'utilisation de la sédation médicale et les stratégies d'adaptation sans sédation. Les chercheurs ont, en outre, évalué la satisfaction et l'acceptation de l'auto-hypnose par les patients comme préparation à leur examen.
Une étude valide l’apport de l’auto-hypnose pour réduire les actions de préparation des patients
Dans cette étude observationnelle prospective à 2 groupes, 55 patients (69 % de femmes, âge moyen 53,6 ± 13,9) ont utilisé l'auto-hypnose directement avant l'imagerie. La claustrophobie comprenait l'arrêt prématuré, la sédation et les actions d'adaptation. Le questionnaire de claustrophobie (CLQ) a été complété avant l'auto-hypnose et après l'IRM. Les résultats ont été comparés à une cohorte témoin de 89 patients examinés sur la même modalité en utilisant la régression logistique pour une analyse multivariée.
Les chercheurs ont constaté une baisse significative de la claustrophobie dans le groupe d'autohypnose (16 % ; 9/55) par rapport au groupe témoin (43 % ; 38/89). Les patients en autohypnose avaient également besoin de moins de sédation (2 % contre 16 % ; 1/55 contre 14/89) et d'actions d'adaptation sans sédation (13 % contre 28 % ; 7/55 contre 25/89). L'autohypnose n'a pas influencé les résultats du CLQ mesurés avant et après l’IRM. D’autre part, la majorité des patients (67 % ; 35/52) ont préféré l'autohypnose pour les futurs examens par résonance magnétique.
Les chercheurs ont donc validé leur hypothèse, puisque l'autohypnose a réduit la claustrophobie chez les patients à haut risque soumis à une IRM ouverte. Cette procédure pourrait réduire le besoin d'actions de préparation des patients avant un examen de ce type, avec ou sans sédation.
Bruno Benque avec European Radiology