L'IRM cardiaque pour sécuriser la reprise des athlètes victimes de myocardite post COVID-19
LUNDI 21 SEPTEMBRE 2020
Dans une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’État de l'Ohio (USA) et publiée en ligne dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) Cardiology, l’IRM cardiaque est efficace pour identifier une myocardite due au COVID-19 chez les athlètes et peut aider à déterminer leur reprise de compétition en toute sécurité.

Parmi les possibles maladies engendrées par le virus de COVID-19, la myocardite est sans doute la plus redoutée, notamment par les sportifs, dont la reprise d’activité dépend principalement d’un traitement efficace.
Des cas de myocardite chez les sportifs guéris du COVID-19
Dans une étude publiée dans le JAMA Cardiology, des chercheurs du State University Wexner Medical Centre de l'Ohio ont examiné 26 athlètes universitaires de compétition masculins et féminins positifs au COVID-19 pour détecter des signes de myocardite. Douze de ces athlètes étudiés ont signalé des symptômes bénins du COVID-19, les autres étant asymptomatiques.
La plupart des cas de myocardite, généralement causés par une infection virale, surviennent chez les jeunes adultes, les hommes étant plus touchés que les femmes. Des études récentes ont notamment montré une inflammation du myocarde chez des patients guéris du COVID-19. Des protocoles récemment publiés recommandent l'utilisation d'une combinaison d'examen clinique, d'échographie cardiaque, d'électrocardiogramme et d'un test sanguin pour aider au diagnostic de la myocardite chez les athlètes avant qu’ils ne retournent à la compétition.
Une valeur prédictive négative élevée pour l’IRM cardiaque
Les chercheurs de l'État de l'Ohio ont utilisé toutes ces méthodes ainsi que l'IRM cardiaque (CMR), qu'ils ont trouvée efficace pour identifier l'inflammation du myocarde non détectée par d'autres méthodes. « La CMR a le potentiel d'identifier un groupe à haut risque pour des résultats indésirables et peut, surtout, stratifier le risque des athlètes pour une reprise d’activité sûre, car les techniques de cartographie CMR ont une valeur prédictive négative élevée pour exclure la myocardite », précise le Dr Saurabh Rajpal, cardiologue et un professeur adjoint à la Division de médecine cardiovasculaire de l'Ohio State University College of Medicine, qui a dirigé l'étude.
Un suivi IRM des athlètes à long terme recommandé
Dans cette étude, quatre athlètes (15%) présentaient à l’IRM une myocardite et huit autres faisaient état d’images de tissu cicatriciel, suggérant une lésion myocardique antérieure ou une adaptation sportive normale du cœur. « On ne sait pas ce qui a causé le tissu cicatriciel chez ces huit personnes, ou si cela était lié au COVID-19 », poursuit le Dr Rajpal. Les chercheurs recommandent des approfondissements sur le dépistage par CMR, avec notamment un suivi à long terme des athlètes et les populations témoins.
« Il est important que le public connaisse ces découvertes ainsi que les symptômes d'une maladie cardiaque associée à une infection au COVID-19. Lorsque les gens commencent à faire de l'exercice après s'être rétablis du virus, toute douleur thoracique, essoufflement ou battements cardiaques anormaux doit être évalué par un médecin. », conclut le Dr Curt Daniels, co-auteur de l’étude, cardiologue et professeur à l'Ohio State Wexner Medical Center.
Bruno Benque avec JAMA