Production made in France: les industriels de Santé en appellent au Premier ministre
VENDREDI 14 JUIN 2019
La production de produits de Santé Made in France est en stagnation depuis 2010. C'est la raison pour laquelle le G5 interpelle le Premier ministre, dans un communiqué, afin que celui-ci prenne les mesures nécessaires de politique industrielle, d'emplois et de commerce extérieur.

Le G5 Santé, cercle de réflexion composé des dirigeants de 8 entreprises de santé françaises et dont Yves L’Epine, Directeur Général de Guerbet , assure la Présidence, a récemment présenté une étude démontrant le recul préoccupant de la France dans le secteur des industries de santé, notamment en termes de production et d’exportations.
Les industries de Santé appellent à la mise en œuvre de la politique industrielle annoncée par le Premier ministre
La France, qui était un grand pays producteur de médicaments a vu sa place reculer en Europe, avec une production en quasi-stagnation depuis 2010, à l’inverse de celle de nombreux pays, notamment Allemagne, Suisse, Italie, Irlande, ce qui la place en 6e position en Europe pour les exportations et en 7e pour la balance commerciale.
La contrainte majeure des déficits publics a conduit à une forte régulation des dépenses de santé depuis 2010, entrainant une croissance moyenne nulle sur 2010-2018 pour le marché intérieur du médicament. Dans ce contexte très contraignant, les huit entreprises composant le G5 affirment continuer jusqu’à présent à privilégier la France, représentant 46 000 emplois au total. Mais elles appellent aujourd'hui à la mise en œuvre de la politique industrielle annoncée par le Premier ministre lors du Conseil stratégique des industries de santé (CSIS) de juillet 2018 et demande de refonder les orientations du Comité Economique des Produits de Santé pour prendre en compte les enjeux liés aux exportations et aux investissements.
Le G5 fait trois propositions majeures de politique industrielle, d'emplois et de commerce extérieur
Le G5 propose, dans ce cadre, de fixer au Comité Economique des Produits de Santé (CEPS) des objectifs nationaux de politique industrielle, d’emplois et de commerce extérieur. Il est en effet indispensable, selon son communiqué, de redonner au CEPS des objectifs clairs en termes d’investissements et d’exportations, seul moyen de changer de politique pour développer de nouvelles installations et préserver les usines existantes. Il souhaite également faire appliquer réellement l’article 18 de l’accord cadre actuel qui autorise à tenir compte des investissements en production et en recherche dans la fixation et révision du prix.
Il voudrait enfin que soit mise en place une nouvelle mesure pour favoriser les exportations et protéger les sites industriels français exportateurs de produits essentiels, notamment de créer un dispositif de prix facial à l’"export" accompagné de remises, sans surcoût pour l’assurance maladie.
Paco Carmine