La faculté de Médecine Sorbonne Université dit stop aux revues prédatrices
MERCREDI 08 SEPTEMBRE 2021
Dans un communiqué publié le 6 septembre 2021, la Faculté de Médecine Sorbonne Université met en garde contre les abus des revues prédatrices, qui ne répondent pas aux standards éthiques et aux processus de vérification des recherches. Une première liste de revues scientifiques dites sérieuses a été établie, qui pourrait déboucher sur un consensus national.

Les publications dans des revues médicales et scientifiques sont la principale source d’information en médecine, comme le montre de manière quotidienne notre titre dans le domaine de l’imagerie diagnostique et thérapeutique.
Elles contribuent au développement individuel des carrières des professionnels de santé et sont à la base d’une prise en charge de qualité pour les patients. Mais l’accès à ces publications nécessitent la plupart du temps une implication financière du lecteur. En parallèle, les publications en libre accès se développent pour étendre l’impact des travaux qu’elles mettent en valeur.
La Faculté de Médecine Sorbonne Université met en garde, dans ce contexte, contre des « pratiques douteuses, voire frauduleuses, de la part d’éditeurs peu scrupuleux, motivés par les gains financiers résultant du paiement par les auteurs ». C’est ce que l’on appelle les revues dites « prédatrices » qui ne répondent pas, la plupart du temps, au Code européen de conduite pour l'intégrité de la recherche et à la Charte des facultés de médecine .
Dans ces pratiques illégales, l’évaluation préalable critique et indépendante par les pairs est très limitée, de même que la mise en conformité́ éthique et règlementaire de la recherche. La qualification de ces revues pseudo-scientifiques est somme toute arbitraire car il n’existe pas de processus fiable d’évaluation ni de classement dans la littérature scientifique. C’est la raison pour laquelle la Faculté de Médecine Sorbonne Université a constitué une première liste non exhaustive de revues scientifiques, présumées non prédatrices et dans lesquelles il est recommandé de soumettre des articles pour publication.
Le but d’une telle liste est de donner une indication aux auteurs ou aux lecteurs quant à la conformité des articles que l’on peut trouver dans ces revues scientifiques. A l’heure où la recherche et la parole scientifique sont parfois mises en défaut par le grand public, cette initiative pourrait être suivie par la communauté, ce qui pourrait déboucher sur une liste nationale consensuelle à moyen terme.
Bruno Benque