IRM cérébrale: quand l'imagerie médicale devient Art
MARDI 14 MAI 2019
Allier l'imagerie cérébrale, la recherche et l'art, c'est possible. L'œuvre du Pr Denis Ducreux, qui produit des représentations des connections cérébrales par IRM fonctionnelle, en est la preuve.

Le Pr Denis Ducreux, Chef du département de neuroradiologie diagnostique à l'hôpital Bicêtre au Kremlin Bicêtre, est fasciné par le fonctionnement du cerveau et a toujours cherché à mieux comprendre ses fonctions et ses possibilités.
C'est le système limbique, qui est à l’origine des émotions, des comportements, de la motivation, de la mémoire à long terme et de l'odorat, appelé aussi cerveau émotionnel, qui l'intéresse le plus. "Le système limbique est à l’origine des réponses automatiques ou instinctives du cerveau aux souvenirs, aux comportements et aux émotions. Toutes mes images se concentrent sur le système limbique parce que c'est le centre de l'inconscient", précise-t-il.
Les progrès de l'imagerie médicale lui permettent, depuis 15 ans, de faire des compositions artistiques à partir d'images IRM. Les examens d'IRM de type tenseur de diffusion ont, depuis peu, donné une nouvelle corde à son arc pour améliorer ses rendus artistiques. "La qualité d’image de l’IRM que j’utilise pour capturer les images brutes a beaucoup contribué à l’essor de mon art, poursuit-il. Les images sont ensuite retravaillées à l'aide de BrainAnalyst, un logiciel développé pour la recherche en neuroimagerie. Le logiciel identifie et met en valeur les fibres dans le cerveau."
Les images de tractographie retravaillées objectivent la matière grise par des sphères vertes et la substance blanche par des lignes rouges, la densité des connections étant représentée par l'amplitude des sphères. Bien qu'artistiques, ces représentations ont pour but, selon le PR Ducreux, d'aider la communauté médicale à comprendre des troubles complexes tels que les maladies mentales et la dépendance. Son activité de recherche le conduit en effet à étudier les maladies vasculaires cérébrales et neurodégénératives comme la maladie d'Alzheimer, ainsi que la dépression et les syndromes de stress post-traumatique.
Bruno Benque