Étude prometteuse pour le futur de la radiothérapeutique
MARDI 07 MAI 2019
En utilisant la même molécule porteuse pour deux radio-isotopes, des chercheurs japonais ont mené une expérience de radiothérapeutique in vivo très prometteuse.

Des chercheurs de l'Université de Kanazawa (Japon) ont rapporté, dans une étude publiée dans la Revue ACS Omega, une combinaison prometteuse de molécules porteuses de radio-isotopes destinées à être utilisées en radiothérapie, selon une approche combinant diagnostic et thérapeutique par l'imagerie médicale et la radiothérapie interne avec des éléments radioactifs.
Deux radio-isotopes différents attachés à la même molécule porteuse
Les radio-isotopes émettant des rayons gamma sont utilisés, pour le diagnostic, en raison de leur capacité de pénétration, alors que pour le traitement, des isotopes émettant des particules alpha, des particules bêta ou un rayonnement cytotoxique similaire, sont nécessaires. Ces dernières années, cette approche appelée "radiothérapeutique", a pris de l’ampleur. L'idée clé est que l'isotope diagnostique et thérapeutique peut être amené à une tumeur en l'attachant à la même molécule porteuse. Le Dr Kazuma Ogawa, de l’Université de Kanazawa, et ses collègues ont synthétisé un système radiothérapeutique avec l’astatine (At-211) en tant qu’émetteur de particules alpha et l’iode (I-123) en tant que source de rayonnement gamma.
Une expérience in vivo très prometteuse
La molécule porteuse est ici un peptide contenant la séquence dite d'acides aminés RGD, qui jouent un rôle important dans la liaison de la membrane cellulaire. Après avoir synthétisé ces molécules porteuses d'At-211 et d'I-125, les chercheurs ont testé leur comportement in vivo. Ils ont simultanément injecté les deux composés à des souris porteuses de tumeurs et ont examiné la biodistribution des isotopes radioactifs. La principale constatation était que les peptides RGD marqués par At-211 et I-125 présentaient des biodistributions très similaires, avec une accumulation importante dans la tumeur.
Le travail du Dr Ogawa et de ses collègues constitue un pas en avant important dans le développement de la radiothérapie. "Cette méthode pourrait être applicable à d'autres peptides directement ciblés sur le cancer, explique-t-il. En outre, les efforts futurs devraient être concentrés sur l’application d’autres radiohalogènes, en tant qu’émetteurs de positrons pour l’imagerie PET."
Paolo Royan