Revascularisation de l'infarctus du myocarde: des séquences T2* révélatrices
VENDREDI 19 JANVIER 2018
La revascularisation du myocarde après un infarctus aigu a un retentissement sur les structures microvasculaires du cœur. C'est ce qu'indique une étude néerlandaise parue en ligne dans European Radiology qui met en œuvre l'IRM fonctionnelle.

Une étude néerlandaise publiée en ligne dans la revue European Radiology se propose d'identifier par IRM l'impact d'un infarctus du myocarde sur la vascularisation distale de ce dernier.
Identifier les répercussions de la revascularisation après un infarctus aigu du myocarde
La cartographie IRM T1 native et l'imagerie tardive de contraste au gadolinium offrent une vision détaillée du myocarde après un infarctus aigu du myocarde (IAM). L'IRM cardiovasculaire avec cartographie T1 est une nouvelle technique qui permet de mesurer directement les valeurs T1 dans le myocarde et a été proposée comme nouvel outil de représentation du myocarde infarci, sans recourir à des agents de contraste. D'autre part, des études utilisant le contraste tardif au gadolinium ont montré que le myocarde infarci est constitué de tissus hétérogènes, parmi lesquels des myocytes rompus ou une altération plus grave du myocarde, accompagnés d'une hémorragie et/ou d'une obstruction microvasculaire. Les chercheurs ont évalué, dans cette étude, les effets des répercussions microvasculaires de l'IAM ainsi que de l'hémorragie intramyocardique sur les valeurs T1 et T2 * locales, chez les patients avec un infarctus reperfusé.
Des séquences T1 et T2 autour du noyau de l'infarctus et dans les zones distales
Quarante-trois patients après IM reperfusé ont subi une IRM cardiovasculaire à 4 [3-5] jours, avec des séquences de cartographie MOLLI T1 et T2 *, STIR, ciné et contraste au gadolinium. Après administration de produit de contraste, l'imagerie fonctionnelle a été réalisée en utilisant une séquence d'imagerie cinétique avec gating ECG rétrospectif et apnée, selon des coupes de petit axe. Au moins 10 minutes après l'administration du produit de contraste, des images ont été acquises en utilisant une séquence d'impulsions d'écho de gradient. Les valeurs de T1 et T2 * ont été déterminées dans des régions d'intérêt définies par l'imagerie de contraste: le noyau de l'infarctus, les zones adjacentes à celui-ci ou les affections microvasculaires notamment.
Des séquences T2* donnant des informations supplémentaires significatives
Sur les 52 patients initialement retenus, neuf ont été exclus de l'analyse en raison de la qualité insuffisante des cartographies T1 ou T2 *, principalement par défaut d'apnée. Cette étude a montré que la densité moyenne en T1 dans le noyau de l'infarctus était plus élevée que dans la zone adjacente à celui-ci ou que dans le myocarde distant. Cependant, chez les 20 patients (47%) présentant une altération microvasculaire, la densité en T1 était plus sombre que pour les autres patients. Enfin, en T2 *, le noyau de l'infarctus montrait un contraste significativement plus faible chez les patients avec altération microvasculaire que chez les autres.
Cette étude confirme donc que les valeurs moyennes de T1 et T2 * évoluent dans la zone affectée à la suite d'un œdème lié à l'infarctus, les lésions microvasculaires montrant une diminution des valeurs T1 et T2 * dans le noyau de l'infarctus. Cela a des implications pour l'interprétation des valeurs de cartographie T1 native peu de temps après l'accident car, sans l'utilisation appropriée de la cartographie T2 *, le myocarde avec atteinte microvasculaire peut être incorrectement classé comme normal et myocarde non affecté.
Bruno Benque avec European Radiology