Édito - Une année décisive pour le secteur de l'imagerie médicale
VENDREDI 05 JANVIER 2018
L'ensemble de la rédaction de Thema Radiologie vous souhaite le meilleur pour la nouvelle année. Une année qui fait suite à une période troublée mais au cours de laquelle le secteur de l'imagerie médicale diagnostique et thérapeutique pourrait poursuivre son développement, grâce notamment à un changement ministériel et à une conjoncture économique qui s'annonce plus favorable.

À l'instar de l'ensemble du secteur de la Santé dans l'hexagone, l'imagerie médicale diagnostique et thérapeutique vient de connaître une période mouvementée.
Des restrictions budgétaires qui ont impacté significativement le secteur
Les décisions politiques relatives à la rémunération des actes, notamment l'article 99 du PLFSS 2017 donnant tout loisir à l'Union Nationale des Caisses d'Assurance Maladie (UNCAM) de la définir unilatéralement, ont entrainé en effet une vague de contestation sans précédent, puisqu'une grève des cabinets de radiologie a été décrétée et relativement bien suivie au mois de mars 2017. Il faut dire que la suppression du modificateur Z dans le calcul des cotations des actes de radiologie conventionnelle et la baisse des forfaits techniques d'imagerie en coupe et de TEP impactent significativement le fonctionnement et les possibilités d'investissement des centres de radiologie privés, comme le rappelle régulièrement la Fédération Nationale des Médecins Radiologues (FNMR).
Des rencontres constructives au Ministère
Mais l'imagerie médicale semble constituer également une variable d'ajustement essentielle aux budgets des structures publiques. Les décisions de l'UNCAM pénalisent en effet les budgets des services de radiologie et de médecine nucléaire, dans une conjoncture défavorable qui verra les hôpitaux publics accuser, annoncent-ils, un déficit cumulé de 1,5 milliards d'euros à l'heure du bilan de l'année 2017, alors qu'il n'était que de 470 millions l'année précédente. L'année 2018 qui commence s'annonce néanmoins décisive eu égard aux espoirs suscités par la nomination du Pr Agnès Buzyn au Ministère des Solidarités et de la Santé. Les représentants de la FNMR ont d'ailleurs rencontré les membres du cabinet ministériel peu après la constitution du gouvernement, en juillet 2017, ainsi que le Premier ministre lui-même. Des entrevues constructives, d'après les retours que nous avons pu obtenir, qui laissent présager d'une détente des relations entre le Ministère et la communauté radiologique.
Une conjoncture qui pourrait assouplir les contraintes budgétaires
Celle-ci attend beaucoup de la nouvelle administration ainsi que de la reprise économique qui semble enfin se dessiner. Si l'étau budgétaire se desserre un peu, les gestionnaires de parcs de modalités d'imagerie pourront de nouveau équiper leurs services, d'autant que les centrales d'achats et les sociétés d'aide au financement ou de location de matériels lourds leur donnent la possibilité de réaliser des économies substantielles à l'occasion du renouvellement de leurs installations. Ils pourront également bénéficier de la nouvelle procédure législative publiée le 3 janvier 2018 et qui assouplit désormais les contraintes liées aux autorisations d'installation de matériels lourds. Cette nouvelle année pourrait être un tournant pour l'imagerie médicale diagnostique et thérapeutique française, dont les acteurs font preuve de dynamisme, d'ingéniosité parfois et d'excellence scientifique toujours.
Nous serons encore, tout au long de 2018, au plus près des évolutions technologiques, pratiques et législatives du secteur pour vous les faire partager et serons à l'écoute de vos besoins, de vos réussites ou de vos échecs, et viendrons à votre rencontre lors des différents congrès que vous, radiologues, manipulateurs et industriels mettez tant d'énergie et de savoir-faire à organiser. Au nom de l'ensemble de la Rédaction de Thema Radiologie, je vous souhaite le meilleur pour cette nouvelle année.
Bruno Benque