La médecine nucléaire progresse en radioprotection...mais peut mieux faire
MARDI 05 DéCEMBRE 2017
Les services de médecine nucléaire respectent en majorité les règles de prévention des risques en radioprotection, malgré quelques insuffisances ponctuelles. C'est ce qui ressort du dernier rapport d'inspection de l'ASN pour l'année 2016.

L'Autorité de Sureté Nucléaire (ASN) a publié récemment un état des lieux sur la radioprotection dans les services de médecine nucléaire suite aux inspections réalisées en 2016.
Un défaut de formation des professionnels nouvellement embauchés
Pour les travailleurs, la gestion des risques semble assez bien satisfaite, même si les analyses de poste, qui n’incluent pas toujours l’exposition interne des travailleurs, et la formation des professionnels ne sont réalisées que pour 80% d'entre eux. Le rapport ajoute que, "comme les années précédentes, les personnes non formées sont principalement les personnes récemment embauchées, les médecins nucléaires et les médecins intervenant ponctuellement (cardiologues)". Les contrôles techniques internes, quant à eux, ne sont complets et réalisés que dans 69% des installations.
Un faible taux de PET Scan optimisés
Concernant la radioprotection des patients, les données NRD sont transmises à l’IRSN régulièrement par l'ensemble des centres visités. Mais les documents attestant que les personnels concernés ont bien suivi la formation à la radioprotection des patients ne sont disponibles que dans 79 % des installations. D'autre part, les protocoles d’utilisation des scanners couplés aux gamma caméras (PET Scan) ne sont optimisés que dans 62 % des installations visitées, avec moins de 50 % des installations équipées d'un logiciel de traitement itératif des images.
Des erreurs d'injection ou de préparation des radiopharmaceutiques signalées
Sur le plan de la conformité à la Décision ASN, les exigences sur les systèmes de ventilation des locaux et des équipements de sont respectées que dans 44 % seulement des services où chambres étaient en dépression par rapport à l’extérieur. À noter qu'à partir du 1er juillet 2018, les chambres de radiothérapie interne vectorisée (RIV) seront aussi concernées. Les réseaux des canalisations sont en majorité cartographiés, ave la présence d'un protocole d’intervention et d'une fiche réflexe en cas d’intervention après une fuite sur une cuve dans 40 % des cas.
Enfin, les Événements Significatifs en radioprotection (ESR), au nombre de 123 en 2016, ont touché majoritairement les patient (64%) pour des erreurs d’injection ou de préparation de médicaments radiopharmaceutiques. La gestion des sources et des déchets et effluents contaminés ont motivé 13 % des signalements relatifs à l’exposition des travailleurs.
Bruno Benque