Identifier les ganglions cervicaux non malins pédiatriques au TEPScan
MERCREDI 10 JUILLET 2024
L’identification précise des ganglions cervicaux non malins s’avère difficile au TEPScan. Dans un article publié dans l’European Journal of Nuclear Medicine & Molecular Imaging (EJNMMI), des chercheurs ont utilisé la distribution du SUVmax des ganglions, notamment dans l’amygdale palatine homolatérale.

La TEPScan au F-18-flurodésoxyglucose (FDG) est couramment utilisée pour la stadification, l'évaluation de la réponse au traitement et le suivi de la plupart des tumeurs malignes pédiatriques. Dans le cas d’une implantation au niveau de la tête ou du cou, une stadification précise des stations lymphatiques cervicales est nécessaire pour adapter correctement les stratégies thérapeutiques et pour déterminer si la réponse au traitement est satisfaisante.
Des ganglions lymphatiques cervicaux non malins difficilement identifiables au PETScan chez les enfants
Pour le lymphome hodgkinien le TEPScan négatif après deux cycles de chimiothérapie est prédictif d’un bon pronostic et atténue dans certains cas la nécessité d’une radiothérapie, mais l’augmentation de la captation du FDG n’est pas spécifique de la malignité et est fréquente dans les ganglions lymphatiques réactifs. Après le traitement, une augmentation de l'absorption du FDG peut être observée dans d'autres affections bénignes telles que l'hyperplasie ganglionnaire.
Mais la taille mesurée au scanner des ganglions lymphatiques cervicaux est très peu spécifique, notamment selon les critères basés sur le SUV, en raison de la variabilité de cette mesure. Pour tenter d’éclaircir cette problématique, des chercheurs israéliens ont initié une étude, publiée dans l’European Journal of Nuclear Medicine & Molecular Imaging (EJNMMI), dans laquelle ils proposent d'analyser la distribution du SUVmax des ganglions lymphatiques cervicaux non malins dans une population pédiatrique et d'identifier les variables prédictives de cette valeur.
Une étude pour évaluer la distribution du SUVmax des ganglions en vue d’une interprétation plus précise
En évaluant précisément la captation des ganglions lymphatiques cervicaux non malins, ils envisageaient d’améliorer l'interprétation d'un ganglion lymphatique cervical « chaud ». Le choix des variables prédictives potentielles permet notamment de ne pas être influencé par une atteinte maligne potentielle des ganglions lymphatiques cervicaux. D’autre part, la captation dans le foie et dans les amygdales palatines sont des paramètres d'imagerie qui peuvent influencer la valeur de la captation dans les ganglions lymphatiques cervicaux non malins.
Ce travail a fait l’objet de l’évaluation rétrospective de 191 TEPScan au FDG portant sur des patients pédiatriques sans atteinte maligne des ganglions lymphatiques cervicaux. La valeur d'absorption standard maximale dans le ganglion lymphatique cervical le plus chaud (SUVmaxCLN), ainsi que les variables démographiques, techniques et d'imagerie ont été enregistrées.
Le SUVmax dans l’amygdale palatine comme prédicateur de l’absorption des ganglions cervicaux non malins chez l’enfant
Les chercheurs ont enregistré une activité accrue du FDG dans les ganglions cervicaux dans 136 des 191 examens (71 %), avec un SUVmaxCLN moyen de 2,2 ± 1,3. Le SUVmax de l'amygdale palatine homolatérale, la captation hépatique moyenne et l'état du traitement étaient tous des prédicteurs statistiquement significatifs du SUVmaxCLN. Mais dans l’analyse de régression multivariée, seul le SUVmax de l’amygdale palatine ipsilatérale s’est révélé significatif. De plus, SUVmaxCLN était supérieur à l’absorption hépatique moyenne dans 50 % des examens.
Il a donc été conclu que le SUVmax dans l'amygdale palatine homolatérale est un puissant prédicteur de la valeur maximale d'absorption des ganglions lymphatiques cervicaux non malins chez les enfants. L'intensité de la captation dans les ganglions lymphatiques cervicaux non malins est souvent supérieure à la captation hépatique chez les enfants, et cette tendance s'accentue chez les patients plus jeunes.
Paco Carmine avec EJNMMI