Un défaut de connexion cérébrale responsable des hallucinations dans la maladie d'Alzheimer
MERCREDI 27 SEPTEMBRE 2017
L'IRM fonctionnelle montre un déficit de connexion entre plusieurs zones cérébrales chez des patients Alzheimer sujets à des hallucinations visuelles. C'est le résultat d'une récente étude hollandaise parue dans la revue Radiology.

Des chercheurs ont constaté que les déconnexions des zones cérébrales impliquées dans l'attention et le traitement visuel peuvent contribuer à des hallucinations visuelles chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson, selon une nouvelle étude publiée en ligne dans la revue Radiology.
Étudier le mécanisme sous-jacent aux hallucinations visuelles
Les zones cérébrales déconnectées observées sur l'IRM fonctionnelle (IRMf) peuvent être précieuses pour prédire le développement d'hallucinations visuelles chez les patients atteints de la maladie de Parkinson. Une personne ayant une hallucination peut voir, entendre ou sentir quelque chose qui n'est pas là et selon la Fondation nationale de Parkinson, les hallucinations visuelles peuvent être une complication de la maladie de Parkinson.
"Les hallucinations visuelles dans la maladie de Parkinson sont fréquentes et affaiblissantes, précise le co-auteur de l'étude, le DrDagmar H. Hepp, du Département de neurologie et du Département d'anatomie et de neurosciences du VUC, à Amsterdam, aux Pays-Bas. Notre objectif était d'étudier le mécanisme sous-jacent aux hallucinations visuelles dans la maladie de Parkinson, car ces symptômes sont actuellement mal compris".
Des hallucinations fortement liées au déclin cognitif
Les études utilisant l'IRMf pour explorer les hallucinations visuelles chez les patients atteints de la maladie de Parkinson sont rares et se sont principalement limitées à des méthodes basées sur des tâches de stimulation visuelle ou des tâches cognitives. Cependant, les auteurs notent que la présence d'hallucinations visuelles est fortement liée au développement du déclin cognitif chez les patients atteints de la maladie de Parkinson. Les déficits cognitifs peuvent influencer la capacité du patient à effectuer des tâches spécifiques lors d'une IRMf.
Pour cette étude, les chercheurs ont utilisé l'IRMF de repos, donc n'effectuant pas de tâche explicite, pour examiner la connectivité entre les zones cérébrales. La connectivité a été mesurée chez 15 patients présentant des hallucinations visuelles, 40 patients sans hallucinations visuelles et 15 contrôles sains, en calculant le niveau de synchronisation entre les modèles d'activation des différentes zones cérébrales.
Un déficit de connexion entre différentes zones cérébrales
Les résultats ont montré que, chez tous les patients atteints de la maladie de Parkinson, plusieurs zones cérébrales présentaient un déficit de communication avec le reste du cerveau, par rapport au groupe témoin. Cependant, chez les patients souffrant d'hallucinations visuelles, plusieurs zones cérébrales supplémentaires ont montré le même déficit, en particulier dans celles servant à maintenir l'attention et le traitement de l'information visuelle.
"Nous avons constaté que les domaines du cerveau impliqués dans l'attention et le traitement visuel étaient moins liés au reste du cerveau, conclut le co-auteur de l'étude, le Pr Menno M. Schoonheim, du Département d'Anatomie et des Neurosciences au VUMC. Cela suggère que la déconnexion de ces zones cérébrales peut contribuer à la génération d'hallucinations visuelles chez les patients atteints de la maladie de Parkinson".
Bien qu'il n'y ait pas d'implications thérapeutiques directes pour les soins aux patients en fonction de la recherche, les auteurs notent que les études futures pourraient indiquer si les techniques susceptibles de stimuler les zones à connectivité réduite serviraient pour le traitement des hallucinations visuelles chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson.
Bruno Benque avec RSNA