Dosimétrie des travailleurs: les résultats s'améliorent dans le domaine médical
MERCREDI 13 SEPTEMBRE 2017
Les résultats de la surveillance de l'exposition des travailleurs aux rayonnements ionisants en secteur médical et vétérinaire s'améliorent d'année en année. C'est ce qui ressort du bilan 2016 de l'IRSN qui vient d'être publié.

L'Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire (IRSN) vient de publier son bilan 2016 de l'exposition des travailleurs aux rayonnements ionisants, pour l’ensemble des activités civiles et de défense soumises à un régime d’autorisation ou de déclaration.
Une dose collective toujours à la baisse malgré l'augmentation des effectifs surveillés
Le nombre de travailleurs suivis en 2016 sur l’ensemble de ces domaines, soit 372 262, est en légère augmentation (+ 1,8 %) par rapport à 2015. La dose collective pour l’ensemble de ces travailleurs s’établit pour 2016 à 63,2 homme.sievert (h.Sv), contre 61,9 h.Sv en 2015, en lien avec l’augmentation de l’effectif suivi et reste dans la moyenne des valeurs observées sur ces cinq dernières années. Le domaine médical et vétérinaire, qui regroupe la majorité des effectifs suivis (61 %), présente une dose individuelle moyenne, calculée sur l’effectif exposé, de 0,33 mSv, valeur stable par rapport à 2015. Dans le domaine de la recherche, la dose individuelle moyenne calculée sur l’effectif exposé est de 0,24 mSv.
Les doses aux extrémités restent stables
Au cours de la période (2005 - 2010), l’effectif et les doses collectives augmentaient parallèlement. Depuis 2010, une tendance à la baisse de la dose collective est à nouveau observée alors que l’effectif suivi continue d’augmenter. Ces observations montrent que l’optimisation des pratiques se poursuit mais elles peuvent également représenter une majorité de travailleurs très faiblement exposés.
En 2016, 15738 travailleurs exerçant dans le domaine médical et vétérinaire ont bénéficié d’un suivi dosimétrique aux extrémités, la dose totale enregistrée étant de 92,5 Sv et la dose individuelle moyenne de 5,9 mSv. Ces chiffres sont stables par rapport à 2015. Deux cas de dépassement de la limite de dose équivalente aux extrémités (doses « main » 500 mSv) sont enregistrés dans le domaine médical (secteur de la radiologie), avec pour l’un une valeur égale à 568 mSv et pour l’autre 800 mSv (dose équivalente aux extrémités la plus forte enregistrée en 2016).
Les bons résultats de la dosimétrie au poignet
En 2016, une dose totale de 1,3Sv a été enregistrée dans le domaine des activités médicales et vétérinaires à l’aide de la dosimétrie au poignet, pour un effectif de 2 680 travailleurs. Le secteur du radiodiagnostic contribue à lui seul à 70 % de l’effectif suivi et à 64% de la dose totale enregistrée. La dose individuelle maximale en 2016 a été de 80,4mSv, enregistrée dans le secteur de la radiologie interventionnelle. Par rapport à l’effectif total suivi aux extrémités par un dosimètre poignet, 70 % des travailleurs ont reçu une dose enregistrée inférieure au seuil d’enregistrement, 31 % ont reçu une dose comprise entre le seuil et 150mSv, aucun travailleur n’a reçu une dose supérieure à 150 mSv. Ces chiffres sont comparables à ceux de 2015.
La surveillance de la dosimétrie au cristallin vingt fois supérieure à 2015
Plus de 84 % de l’effectif suivi pour le cristallin en 2016 appartient au domaine des activités médicales et vétérinaires. Cet effectif est de 3 713 travailleurs, dont 87 % exerce dans le secteur de la radiologie. C’est d’ailleurs dans ce secteur (radiologie interventionnelle) qu’a été enregistrée la dose individuelle maximale du domaine (21,8mSv). La dosimétrie du cristallin dans le domaine des activités médicales et vétérinaires a vu son effectif passer de 181 travailleurs en 2015 à 3 713 en 2016 avec l’arrivée sur le marché de dosimètres adaptés à cette mesure.
Seulement 14 déclarations d'ERP pour 45 cas recensés
En 2016, huit travailleurs du domaine des activités médicales et vétérinaires ont été concernés par un calcul de dose engagée. Quatre estimations ont concerné des travailleurs exerçant dans des services de médecine nucléaire. Les quatre autres estimations ont concerné des travailleurs exerçant dans un laboratoire de radio-immunologie. Dans tous les cas, les doses évaluées étaient très faibles, inférieures à 0,1 mSv.
Au cours de l’année 2016, 45 événements de radioprotection (ERP) concernant des travailleurs du domaine médical ont été recensés. Sur l’ensemble des événements du domaine médical recensés, seulement 14 des ERP ont fait l’objet d’une déclaration (selon le guide n°11 de l’ASN) portée à la connaissance de l’IRSN
Bruno Benque avec IRSN