Diagnostiquer les tumeurs du col de l'utérus plus précisément avec le PET IRM
MERCREDI 21 DéCEMBRE 2016
Le PET IRM serait une alternative sérieuse aux techniques fortement irradiantes pour l’identification des tumeurs du col utérin. C’est ce qu’a déclaré le Dr Johannes Grueneisen lorsqu’il a présenté l’étude qu’il a menée sur ce thème lors du dernier Congrès RSNA.

Une étude allemande présentée lors du dernier Congrès RSNA 2016 à Chicago a fait état de l’utilité du PET IRM pour le diagnostic des tumeurs du col utérin ainsi que de ses éventuelles extensions.
Une équipe s’intéressant depuis quelques années au TEP IRM en oncologie
L’équipe de chercheurs de l'Hôpital universitaire d'Essen (Rhenanie du Nord - Westpalie), dirigés par le Dr Johannes Grueneisen, a constaté que le TEP IRM détectait toutes les tumeurs primaires chez les patientes atteintes d'un cancer du col de l'utérus et détectait avec une plus grande sensibilité que l’IRM les ganglions lymphatiques associés à cette pathologie. Le Dr Grueneisen et ses collègues ont beaucoup travaillé sur l'efficacité du TEP IRM dans l'imagerie oncologique féminine. En 2015, ils ont trouvé que la modalité hybride fournissait des performances diagnostiques élevées pour le suivi des patientes atteintes d'un cancer gynécologique comparativement au PET Scan avec FDG, moins irradiant mais avec un temps d’acquisition plus long.
Une comparaison PET IRM vs Anapath
Pour cette nouvelle étude prospective, ils ont inscrit 44 patientes présentant une anatomo-pathologie cancéreuse du col de l'utérus. Toutes les patientes ont subi un TEP IRM corps entier avant leur traitement médical ou chirurgical. Les séquences d'IRM comprenaient une acquisition pondérée en T2 en demi-plan de Fourier, un spin-echo turbo spin (HASTE), une diffusion et un VIBE pondéré T1, ainsi qu'un protocole d'IRM dédié au bassin pelvien pour la délimitation de la tumeur locale. Un radiologue et un médecin nucléaire ont interprété les résultats en lisant d'abord des images d’IRM seulement, puis en regardant les images de PET IRM, afin d’identifier la topographie des tumeurs, une prolifération tumorale potentielle à l'intérieur des organes pelviens adjacents, ainsi que l'apparition de ganglions lymphatiques ou de métastases. Pour étayer leur diagnostic, les chercheurs ont observé tous les échantillons anatomo-pathologiques des tumeurs primaires et des ganglions lymphatiques.
Des résultats très significatifs
Au final, le PET IRM a détecté avec précision 43 (97%) des 44 tumeurs cervicales primaires. La seule omission non découverte par la modalité hybride était une tumeur classée au stade IA de par les recommandations de la Fédération Internationale de Gynécologie et Obstétrique (FIGO). De plus, l'IRM et le PET IRM ont correctement déterminé le stade de la tumeur chez 38 (86%) des 44 patients, ainsi que les métastases ganglionnaires dans 19 (43%) des 44 patients.
Bruno Benque