Exposition des travailleurs: le Rapport IRSN 2015 est paru
MERCREDI 07 SEPTEMBRE 2016
Comme il le fait chaque année, l’IRSN vient de publier son rapport sur les expositions des travailleurs 2015. Si la tendance globale est à la baisse, la dosimètre des extrémités et surtout la dose collective due aux neutrons sont en hausse. Du côté des déclarations des ERP, un effort reste à faire.

L’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) vient de publier son rapport annuel relatif à l'exposition des travailleurs pour l’année 2015.
Des taux d’exposition plus importants en radiologie et médecine nucléaire
Le nombre total de travailleurs suivis dans le domaine des activités médicales et vétérinaires est de 228 371, en augmentation de 1% par rapport à l’année 2014. Dans le même temps, la dose collective est en très légère diminution de 1,7%. Il en est de même pour la dose individuelle annuelle moyenne, calculée sur l’effectif exposé, qui passe de 0,38 mSv en 2014 à 0,34 mSv en 2015. La répartition des effectifs évolue peu par rapport à l’année 2014, les activités de radiologie en regroupent 51%. Suit le personnel affecté aux soins dentaires (22%), puis celui des activités de médecine vétérinaire (9%). Les activités de radiothérapie représentent 3% de l’effectif ; la médecine nucléaire regroupe 2% des travailleurs suivis. Les deux secteurs ayant une proportion de l’effectif exposé plus importante restent la médecine nucléaire (40%) et la radiothérapie (25%).
Forte augmentation de la dose collective due aux neutrons, majoritairement en radiothérapie
2 668 travailleurs du domaine médical, soit 1,2% de l’effectif de ce domaine, ont un suivi pour l’exposition aux neutrons. Ce chiffre est en diminution, de 16,5% par rapport à 2014. La dose collective correspondante est égale à 26,42 homme.mSv. Hormis le cas de dépassement de la limite réglementaire à 21 mSv, les doses individuelles annuelles enregistrées sont toutes inférieures à 1 mSv. En excluant ce cas de dépassement pour comparer à l’année précédente, la dose collective est de 5,42 homme.mSv, valeur en hausse de 44% par rapport à 2014. En 2015 (en tenant compte du dépassement), 86% de la dose collective provient du secteur de la radiothérapie, 8% du radiodiagnostic, 1,4% du secteur de la médecine vétérinaire, 1,2% de la radiologie interventionnelle et 4,1% des autres activités.
Une tendance à la hausse également pour la dosimètre des extrémités
Concernant l’exposition externe, depuis 2010, une tendance à la baisse de la dose collective est à nouveau observée alors que l’effectif suivi continue d’augmenter. Pour l’exposition des extrémités, la dose totale enregistrée est de 92 Sv et la dose individuelle moyenne de 5,9 mSv. Ces chiffres sont en légère augmentation par rapport à 2014, respectivement de 5 et 8%. Pour les 12 543 travailleurs surveillés par bague, c’est le secteur de la radiologie (sans distinction du radiodiagnostic et de la radiologie interventionnelle) qui contribue majoritairement aux expositions des extrémités, avec 69% des travailleurs suivis et 56% de la dose totale enregistrée. D’autre part, le radiodiagnostic contribue à lui seul à 70% de l’effectif suivi et à 74% de la dose totale enregistrée par dosimètre au poignet.
Les déclarations d’événements de radioprotection (ERP) encore trop peu déclarés
Concernant l’exposition interne, sur les 11 557 analyses réalisées sur un effectif de 2 031 personnes dans le cadre de la surveillance de routine, 11 184 sont des analyses radiotoxicologiques urinaires. 0,3% de ces analyses sont positives et concernent 28 travailleurs, essentiellement dans le secteur de la médecine nucléaire (chiffre comparable à 2014). Au cours de l’année 2015 enfin, 45 événements de radioprotection (ERP) concernant des travailleurs du domaine médical ont été recensés. Sur l’ensemble des événements du domaine médical recensés, seulement 17 des ERP ont fait l’objet d’une déclaration (selon le guide n°11 de l’ASN) portée à la connaissance de l’IRSN.
Bruno Benque avec l'IRSN