ÉDITO - ACCÈS À LA TECHNOLOGIE DE POINTE: LA CRISE N'EST PAS UNE FATALITÉ
MARDI 20 OCTOBRE 2015
Beaucoup d'établissements de santé connaissent de grosses difficultés à proposer à leurs patients des modalités d'imagerie à la pointe de la technologie, à cause d'une situation financière précaire. Des solutions existent pourtant, qui leur permettent de réaliser des économie d'échelle, ou qui font entrer en jeu des sociétés financières, pour qu'ils puissent acquérir des installations de dernière génération.

Sous l’effet de la conjoncture économique et de l’appauvrissement des caisses de l’assurance sociale, le système de santé est engagé désormais dans une course à l’efficience. Mais en parallèle, les progrès scientifiques permettant une meilleure prise en soins des patients nécessitent l’acquisition, pour les établissements sanitaires, de dispositifs médicaux dont certains sont très onéreux.
Une situation financière paraissant inextricable
Le secteur de l’imagerie médicale est directement impacté par cette situation paraissant inextricable. Dans toutes les disciplines de la radiologie, de la radiothérapie et de la médecine nucléaire, les appareillages ont atteint un tel niveau de technicité et de précision que l’ensemble des structures de soins n’a pas accès aux modalités les plus innovantes. Les tutelles freinent, à juste titre sans doute, les augmentations de valorisation des actes médicaux afin de maintenir un équilibre financier certes précaire, et accentuent encore la cure d’amaigrissement qu’elles ont imposée aux hôpitaux, notamment dans le secteur public.
Des actes interventionnels encore peu valorisés
Mais l’imagerie est désormais thérapeutique, en plus de sa vocation diagnostique initiale et la partie interventionnelle de cette spécialité est susceptible de faire réaliser des économies significatives pour le système de santé dans sa globalité. Nous l’avons constaté lors d’une récente conférence lors des Journées Françaises de Radiologie (JFR) consacrée aux questions médico-économiques, cette discipline inventive ne demande qu’à se développer, si d’aventure les cabinets ministériels veulent bien accorder un semblant de valorisation à de nombreux actes médicaux qui ont prouvé leur fort taux bénéfice/coût. Reste que cette discipline en croissance nécessite des investissements que beaucoup de structures ne peuvent encore assurer, du fait, notamment de la faible valorisation de cette actibité.
Économies d’échelles et participation de sociétés financières comme alternatives
Il existe pourtant des solutions pour alléger la charge de l’acquisition d’appareillages coûteux. Les centrales d’achat telles UniHA ou l’UGAP permettent ainsi à leurs établissements de santé adhérents, publics en majorité, de réaliser des économies d’échelle sinificatives. D’autre part, des sociétés financières se proposent de soutenir les investissements en dispositifs médicaux. Ce sont d’abord les cabinets de radiologie de ville qui ont bénéficié de leurs services. Certaines de ces sociétés accompagnent depuis quelques années les radiologues de ville lorsque ceux-ci souhaitent créer ou renouveler leur outil de travail. Mais aujourd’hui, ce sont également les établissements de santé qui font appel à leurs services, pour les raisons invoquées plus haut.
De multiples solutions et services pour accéder à la technologie de pointe
Ces entreprises financières mettent en place des systèmes de location des modalités, afin d’étaler la charge financière que représente l’achat d’une modalité d’imagerie en coupe, d’une gamma caméra ou d’un accélérateur. Elles leur permettent également de mieux valoriser les machines nécessitant un remplacement et de réduire ainsi le coût des nouvelles, parmi d’autres prestations. Elles permettent en tout cas aux petites structures de suivre les progrès technologiques qui étaient réservées, jusqu’à présent, aux CHU et d’améliorer la prise en charge radiologique de leurs patients.
Par les temps qui courent, leur mission de soutien aux établissements de santé semble de plus en plus pertinente. Le nombre de congressistes qui ont fréquenté leurs stands lors des JFR 2015 en atteste assurément.
Bruno Benque