La FNMR conteste la validité de l'étude de la DREES sur les revenus médicaux
MARDI 24 JUIN 2014
Les radiologues sont, selon un document de travail de la DREES publié récemment, les praticiens présentant le plus haut niveau de revenus parmi les médecins spécialistes. La FNMR conteste, dans un communiqué, les résultats de cette enquête, dont les données datent de 2008, et qui ne reflètent pas, selon elle, la réalité d'aujourd'hui.

La Fédération Nationale des Médecins Radiologues (FNMR) a commenté dans un communiqué l'étude sur les revenus des médecins libéraux publiée le 5 juin 2014 par la Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques (DREES). Cette enquête, qui se veut un document de travail, cherche à mieux appréhender les déterminants des revenus médicaux, n'est pas sans intérêt selon la Fédération. Cependant, cette étude,reposant sur les revenus 2008, semble en total décalage avec la réalité de 2014, en particulier pour les médecins radiologues.
La situation économique actuelle des radiologues n'est plus la même qu'en 2008
Les conditions de la formation des revenus des médecins libéraux ont en effet changé au cours des six années écoulées, sous l'effet de plusieurs mesures apparues entre temps. Ainsi, la nouvelle convention médicale signée en 2011, le développement des nouveaux modes de rémunération, ainsi que l'avenant 8 à la convention, dont nous avons fait état précédemment dans nos colonnes, et qui introduit des modifications importantes comme le Contrat d'Accès aux Soins (CAS), ont quelque peu modifié la donne. La FNMR évoque également "les plans annuels d'économies de l'assurance maladie qui ont fortement modifié la pyramide des revenus. L'imagerie médicale, en particulier, a supporté une part importante de ces économies qui ont fait reculer les radiologues au 5ème rang des revenus", alors que le document cité en objet les place en première place devant les anesthésistes. Il s'agit en outre de revenus bruts avant la prise en compte des charges, notamment les investissements très lourds supportés par les médecins radiologues libéraux.
Des disparités au sein de la spécialité
Cette étude de la DREES élargit le champ de ceux publiés en 2010, qui portaient déjà sur les revenus 2008. Mais elle reprend, poursuit le communiqué de la FNMR, "certains des biais qui ne permettent pas de rendre compte de la réalité des revenus des radiologues. La FNMR a, à plusieurs reprises, alerté la DREES sur ces questions qui a d’ailleurs lancé en 2014 une étude sur ce thème". Parmi les points les plus significatifs, elle montre que les revenus médicaux, toutes spécialités confondues, sont inversement proportionnels à la densité de praticiens, au niveau départemental, ce qui répond à une loi de macroéconomie générale. D'autre part, 81% des praticiens classés parmi les hauts revenus sont radiologues, pratiquant l'imagerie diagnostique ou la médecine nucléaire, les radiothérapeutes se trouvant, quant à eux, classés dans les revenus moyens.
Pour la FNMR, "la connaissance des revenus des professionnels de santé est nécessaire et ce travail universitaire est instructif". Elle souhaite cependant que des données plus récentes soient prises en compte par la DREES afin de rendre plus pertinents les résultats de son étude.
Bruno Benque