L'échographie, exploration de choix pour le poumon en soins intensifs
MARDI 27 MAI 2014
Un article du Pr Jacqueline Koeze dans le Critical Ultrasoud Journal promeut la pratique de l'échographie pulmonaire au lit du patient comme examen de complément à la radiographie thoracique pour évaluer avec précision les opacités identifiées en regard des plages pulmonaires. L'exploration ultrasonore permet ainsi de ne pas avoir à transporter le patient et de disposer d'une technologie peu coûteuse et non irradiante dans ces cas particuliers.

La radiographie thoracique d'un patient à l'état de santé critique présente souvent des opacifications de tout ou partie d'un poumon. Les possibilités, quant au diagnostic à réaliser à partir de ces images, épanchement pleural, hémothorax, atélectasie notamment, est difficile à réaliser par une radiographie thoracique au lit du malade, nécessitant l'apport du scanner ou d'un geste interventionnel pour évaluer la nature de l'opacité. Une étude du Pr Jacqueline Koeze, de l'University Medical Center de Groningen (NL), publiée dans le Critical Ultrasound Journal, montre comment l'échographie peut fournir des informations significatives au moindre coût pour ces cas particuliers.
Une technique déjà éprouvée
L'efficacité de l'échographie dans les pathologies comme l'épanchement pleural ou le pneumothorax a déjà été démontrée, notamment par la publication d'un algorithme pour l'échographie pulmonaire appelé protocole BLEU, montrant 90% de diagnostics vérifiés dans des cas de pathologies respiratoires aigües. Mais l'article du Pr Koeze met en avant les progrès que peut constituer l'échographie au lit du patient, lorsque celui-ci est en structure de soins intensifs et dans un état critique. Cet examen est, de plus, peu coûteux et non irradiant, ce qui en ferait une exploration de premier choix, après la radiographie thoracique, dans ces circonstances spécifiques de prise en charge.
Deux exemples illustrant le résultat des recherches du Pr Koeze
L'auteur de l'article décrit deux cas pour lesquels les ultrasons ont montré tout leur intérêt. Le premier relate le parcours d'une insuffisante respiratoire vers un épisode aigü nécessitant une intubation. Une échographie parallèle aux côtes du poumon antérieur et supérieur de la patiente a permis d'identifier un poumon consolidé et de diagnostiquer une possible pneumonie. Dans le second cas, la même échographie au chevet d'un patient anticoagulé et victime d'un choc cardiogénique permet de visualiser de façon précise un épanchement pleural.
Cet article montre avec efficacité que l'échographie peut se substituer au scanner dans les cas de prise en charge dans des unités de soins intensifs. Il peut être pratiqué au lit du patient, plus rapidement et sans contraindre un transport de celui-ci.
Bruno Benque