Une revue de l'apport de l'IRM cardiaque dans les pathologies de l'anneau mitral
MERCREDI 26 JUIN 2024
L’exploration cardiaque utilise différentes technologies d’imagerie multimodale pour diagnostiquer, suivre et prévenir la maladie cardiovasculaire. Mais l’IRM cardiaque est l’examen de choix pour l’exploration de l’anneau mitral. Un article publié dans la Revue RadioGraphics détaille l’ensemble de ses possibilités et reconnait que des recherches sont encore à mener pour rendre plus pertinente l’IRM cardiaque 4D-flow dans ce contexte.

La Revue RadioGraphics publie un article qui synthétise l’ensemble des protocoles d’IRM utilisés pour les différentes pathologies touchant l’anneau mitral (AM), une structure asymétrique complexe cruciale pour le fonctionnement de la valve mitrale (VM).
Les différentes références de l’imagerie cardiovasculaire multimodale
L'imagerie cardiovasculaire multimodale joue un rôle majeur dans le diagnostic, le pronostic et la prise en charge des cardiopathies mitrales. L'échocardiographie transthoracique est la modalité de première intention pour l'évaluation de la maladie, mais elle est limitée dans l'évaluation de l'AM en raison de la forme complexe de cette structure.
La tomodensitométrie représente un complément précieux à l'échocardiographie transthoracique, avec des avantages liés à une résolution spatiale isotrope élevée, un grand champ de vision, des capacités de reconstruction multiplanaire et un délai d'exécution rapide. Mais c’est l'IRM cardiaque qui est utilisée pour évaluer la VM (voir la vidéo ICI) dans des scénarios spécifiques, en particulier lorsque les images échocardiographiques sont sous-optimales ou incompatibles avec les observations cliniques.
L’IRM comme technologie de choix pour l’exploration de l’anneau mitral
Elle fournit également une quantification précise du débit et du volume et permet d'évaluer les variations des mesures et de la forme de l'AM au cours du cycle cardiaque. Cet article met notamment en lumière le rôle de l’IRM cardiaque dans l'évaluation de la disjonction de l’AM, définie comme un déplacement auriculaire du point charnière de l'AM loin du myocarde ventriculaire, ainsi que les implications fonctionnelles de cette affection dans le prolapsus (voir la vidéo ICI) et la régurgitation mitrale (voir la vidéo ICI).
Les auteurs identifient toutefois plusieurs problèmes non résolus concernant la disjonction de l’AM, en particulier au sujet de la signification fonctionnelle de la disjonction pathologique et la façon dont elle progresse dans l'évolution clinique.
Des recherches à approfondir concernant l’IRM cardiaque 4D-flow en mettant en jeu l’IA
La détermination des valeurs seuils optimales pour ce diagnostic et son pronostic est, pour eux, un défi permanent. De futures recherches prospectives sont ainsi nécessaires pour mieux définir les stratégies de prise en charge des patients atteints de disjonction de l’AM, de prolapsus arythmique de valve mitrale ou de régurgitation mitrale.
Ils fondent beaucoup d’espoir, d’autre part, sur l’IRM cardiaque 4D-flow et sur son rôle potentiel comme outil complémentaire pour vérifier la quantification de la régurgitation dans l'insuffisance mitrale. Mais pour assurer des flux de travail de traitement des données acceptables ainsi que la reproductibilité et la traduction clinique de ces activités, des acquisitions de flux 4D à codage multivitesse et des outils d'intelligence artificielle seront à mettre en production afin de relever certains de ces challenges.
Bruno Benque avec RadioGraphics