Découverte des premières images cérébrales d'Iseult, l'IRM 11,7T
MARDI 02 AVRIL 2024
La plateforme d’IRM à 11,7T nommée Iseult a été présentée ce 2 avril 2024. Cette modalité, qui a bénéficié d’un partenariat scientifique et industriel à grande échelle, a montré ses premières images alliant une résolution spatiale inégalée et des niveauxde contraste jamais atteints.

La Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA) a organisé, ce 2 avril 2024, une conférence de presse pour présenter, en première mondiale, la genèse du projet Iseult, l’IRM 11,7T développé depuis 25 ans.
Une modalité ayant bénéficié d’un partenariat scientifique et industriel à grande échelle
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Cette plateforme d’IRM ultra-haut champ a pu bénéficier de nombreux partenariats, puisque, outre le CEA, l’Inserm, le CERN, l’INRIA, des hôpitaux universitaires pour la partie scientifique, ainsi que Alsthom, GE Healthcare, Siemens et Guerbet ont participé à son élaboration, de même que l’Université de Fribourg (Allemagne) au travers d’une coopération européenne. Elle a mobilisé des fonds venus de la BPI aux alentours de 50M€ pour le développement de l’aimant.
Anne-Isabelle Etienvre, Directrice de la recherche fondamentale au CEA, a rappelé l’importance de l’implication de l’Institut de Recherche sur les Lois Fondamentales de l’Univers (Irfu - CEA) dans la conception de l’aimant comprenant le supra-conducteur Niobium-Titane et du CERN, qui a mis à disposition son savoir-faire dans la conception du LHC ou du Tokamak pour mettre en pratique le potentiel de cet aimant atteignant, donc, 11,7T.
Des images présentant une résolution spatiale inégalée et des niveaux de contraste jamais atteints
Ce fut ensuite le tour de Nicolas Roulant (Neurospin) de décrire les premières utilisations de cette machine qui a pu explorer, ces dernières semaines, le cerveau de vingt personnes saines, toutes volontaires. Le but de ces premières acquisitions d’images était, tout d’abord, de vérifier qu’il n’y avait pas de danger pour les personnes explorées, et ensuite de réaliser les premières images.
Nous avons pu constater l’exceptionnelle résolution spatiale des représentations du cerveau humain que l’IRM 11,7T pouvait engendrer, ainsi que les niveaux de contraste entre les différentes structures cérébrales. Nicolas Roulant a précisé que, en termes d’imagerie fonctionnelle, cette modalité serait capable d’évaluer la concentration en fer pour l’identification de la pathologie de Parkinson, l’atrophie de l’hippocampe dans l’évolution de l’Alzheimer, ou la distribution du lithium administré aux patients atteints de troubles psychiatriques.
Ces explorations feront l’objet d’une étude scientifique qui sera publiée ultérieurement, puis présentée dans un rapport à l’Agence Nationale du Médicament et des produits de Santé (ANSM), après quoi les Nicolas Roulant espère pouvoir utiliser cette modalité pour explorer des patients présentant des pathologies cérébrales. Cette plateforme sera également ouverte au d’autres projets scientifiques internationaux selon une organisation à mettre en place.
Bruno Benque