Quelle pertinence de l'imagerie en cas de céphalées chez les nourrissons ou les enfants ?
LUNDI 22 JANVIER 2024
De nouvelles recommandations de bonnes pratiques relatives à la pertinence de l’imagerie en cas de céphalées du nourrisson ou de l’enfant ont été publiées par la HAS, en coopération avec le G4. L’IRM, ou le cas échéant la tomodensitométrie, sont préconisés en cas de drapeaux rouges.

La Haute Autorité de Santé (HAS) a publié, en décembre 2023 et en coopération avec le G4 (Conseil national de la radiologie), un document de bonnes pratiques concernant la pertinence de l’imagerie en cas de céphalées du nourrisson ou de l’enfant.
Les drapeaux rouges synonymes d’exploration radiologique pour les nourrissons et les enfants
Ce document préconise, en préambule, devant toute céphalée, de réaliser une anamnèse et un examen physique rigoureux, notamment neurologique, à la recherche de drapeaux rouges faisant suspecter une pathologie intracrânienne potentiellement grave. La présence d’un ou plusieurs drapeaux rouges, qui sont caractérisés par une céphalée « en coup de tonnerre », une anomalie neurologique, avec ou sans fièvre, des signes d’hypertension intracrânienne, un trouble endocrinien central ou une céphalée récente inhabituelle et continue, d’intensité croissante, entrainera une imagerie cérébrale.
Lorsqu’une imagerie cérébrale est indiquée, une IRM est préconisée en première intention en raison de sa meilleure sensibilité pour l’exploration du parenchyme cérébral et de son absence d’exposition aux rayonnements ionisants. Mais en cas d’état clinique instable, de trouble de la conscience ou de céphalée en coup de tonnerre, voire en cas d’indisponibilité des modalités d’IRM, la tomodensitométrie (TDM) est alors préconisée en première intention.
Une prise en charge spécialisée urgente en cas d’anomalie décelée à l’imagerie
Après la réalisation de l’imagerie cérébrale de première intention, si elle est normale, la recherche d’Hypertension Intra Crânienne (HTIC) sans cause évidente à l’IRM cérébrale doit faire poursuivre les explorations diagnostiques en milieu hospitalier, de même qu’en cas de céphalée réfractaire à un traitement approprié, où une consultation pédiatrique ou neuropédiatrique est indiquée. Si l’imagerie cérébrale est anormale, l’avis spécialisé en urgence est préconisé, neurochirurgical, neuropédiatrique, neurovasculaire ou ORL selon le cas. L'ensemble de ces avis de spécialistes sont détaillés en annexe du document.
À l’inverse, l’imagerie n’est pas indiquée en cas de céphalée primaire (migraine et/ou céphalée de tension), en l’absence de drapeau rouge.
Bruno Benque