Une meilleure interprétation de l'IRM mammaire par le score de Kaiser
MARDI 11 OCTOBRE 2022
L’interprétation de l’IRM mammaire, qui peut varier d’un lecteur à l’autre, est susceptible d’être plus efficace assistée du score de Kaiser. Une étude publiée dans l’European Journal of Radiology, qui a comparé les évaluations de résidents utilisant ce score et des radiologues expérimentés tend à la confirmer.

En raison de sa grande sensibilité, l'IRM du sein est de plus en plus utilisée à des fins de dépistage et d'évaluation. Le référentiel BI-RADS (Breast Imaging Reporting and Data System) de l'American College of Radiology (ACR) dans sa 5e édition actuelle est sans aucun doute la norme la plus largement acceptée pour rapporter les résultats de l’IRM mammaire.
Le score Kaiser pour évaluer cinq critères d’interprétation des IRM mammaires
Il existe toutefois une variabilité inter-observateur et la précision diagnostique utilisant le référentiel standardisé BI-RADS est radiologue dépendante. Cela peut s'expliquer par le fait que BI-RADS ne comporte pas d'algorithme de décision clinique combinant formellement des critères diagnostiques pour un compte rendu structuré de l'IRM mammaire. Le score de Kaiser (KS) est un de ces algorithmes. Il propose des règles de décision clinique qui utilisent une méthodologie de machine learning pour combiner cinq critères MR BI-RADS indépendants, à savoir les spiculations, le type de courbe d’intensité du signal par rapport au temps, les marges de la lésion, la prise de contraste interne et la présence d'œdème.
Une étude autrichienne publiée dans l’European Journal of Radiology se propose d'évaluer les performances diagnostiques des résidents non expérimentés pour l’interprétation de ce type d’examen et utilisant le KS pour élaborer des comptes rendus structurés par rapport aux radiologues expérimentés en imagerie mammaire utilisant uniquement BI-RADS de l’IRM.
Des résidents aidés du KS plus performants que les radiologues expérimentés
Lors de cette étude, trois radiologues hors site, certifiés, expérimentés en imagerie mammaire, ont interprété les IRM mammaire selon l'échelle MR BI-RADS. Les mêmes examens ont été lus par trois résidents en radiologie sans formation préalable en imagerie mammaire à l'aide du KS. Tous les lecteurs ont été exclus des informations cliniques des patientes. L'histologie a été utilisée comme étalon-or et l'analyse statistique a été réalisée en comparant l'AUC des courbes ROC.
Ce travail a inclus 80 femmes (âge médian 52 ans) présentant 93 lésions (32 bénignes, 61 malignes). La performance individuelle au sein du groupe des trois lecteurs experts (AUC 0,723–0,742) s’est révélée égale à celle des trois résidents (AUC 0,842–0,928). Mais, la note de chaque résident utilisant le KS a largement dépassé les notes des experts utilisant l'échelle MR BI-RADS. Toutefois, les chercheurs ont remarqué un meilleur accord inter-lecteurs en utilisant le KS pour les rapports structurés par rapport au MR BI-RADS.
Les chercheurs ont conclu que le score de Kaiser pouvait aider les résidents à obtenir de meilleurs résultats que les radiologues expérimentés en attribuant empiriquement des catégories MR BI-RADS dans un cadre clinique.
Bruno Benque avec European Radiology