Du bon usage de l'imagerie dans les cas de gonalgie
MARDI 28 JUIN 2022
Alors que les centres d’imagerie médicale croulent sous les demandes d’examens d’IRM du genou, la HAS et le G4 viennent d’éditer des recommandations de bonne pratique à l’attention des médecins généralistes et urgentistes. Car la radiographie est, dans la plupart des cas, l’examen à pratiquer en première intention.

Comme elle l’a fait pour les douleurs cervicales ou l’endométriose notamment, la Haute Autorité de santé (HAS) a publié, le 27 juin 2022, une série de recommandations quant à l’examen d’imagerie du genou à réaliser dans les épisodes de gonalgie chez l’adulte.
Un examen clinique abouti avant toute demande d’imagerie
En coopération avec Conseil National Professionnel de radiologie et imagerie médicale (G4) les experts HAS ont élaboré des recommandations précisant quand et à quels types d’examens d’imagerie recourir et rappeler l’importance de l’examen clinique. En cas de gonalgie non traumatique, l’examen clinique va permettre notamment d’éliminer une arthrite septique alors que dans le cas d’un traumatisme, il est préconisé de recourir à la règle d’Ottawa pour évaluer la nécessité de réaliser des radiographies si une fracture est suspectée. Le premier examen à réaliser est donc une radiographie, dans le but d’améliorer la qualité de la prise en charge des patients et l’accessibilité aux plateaux d’imagerie, notamment d’IRM, en réduisant le nombre d’examens inutiles.
Des recommandations qui pourraient réduire les délais d’attente pour l’accès à l’IRM
Dans un contexte non traumatique, ce n’est seulement qu’en cas de clinique atypique de gonalgie récidivante, que l’IRM ou d’autres examens d’imagerie comme une échographie ou un scanner peuvent être indiqués. Il en est de même en cas de traumatisme. En l’absence de fracture, l’IRM peut être utile dans certains cas si une lésion des ménisques ou des ligaments est suspectée.
Ces quelques recommandations, si elles relèvent du bon sens, devraient toutefois être utiles pour désengorger les plateaux techniques et réduire les délais d’attente pour accéder à l’IRM. Car même si des modalités spécialisées à l’exploration IRM des membres, les demandes d’examens du genou utilisant cette technologie sont souvent inefficaces pour le parcours des patients, voire inutiles. L’avenir nous dira si ces recommandations ont été suivies d’effets.
Bruno Benque