L'impact du COVID-19 sur les embolies pulmonaires évalué par scintigraphie
MARDI 10 MAI 2022
Les critères PIOPED 2 modifiés ont été à la base d’une étude, présentée sur un poster au dernier congrès de l’ARRS, comparant le risque d’embolie pulmonaire immédiatement en pré-COVID-19 avec le risque en période COVID-19. Les scintigraphies de ventilation ont identifié un delta significatif entre les deux périodes.

Un poster scientifique présenté lors du congrès annuel de l’American Roentgen Ray Society (ARRS) 2022 à la Nouvelle-Orléans (Louisiane – USA) a expliqué comment prévenir la contamination et la propagation du COVID-19 pendant la scintigraphie de ventilation ou de perfusion en médecine nucléaire en modifiant uniquement la scintigraphie de perfusion pulmonaire.
Comparaison des scintigraphies pulmonaires avant et pendant la pandémie de COVID-19
« Ce travail fournit une analyse comparative des scintigraphies de perfusion pulmonaire effectuées pendant la pandémie de COVID-19 avec les scintigrahies de ventilation et de perfusion effectuées au cours de l'ère immédiatement pré-COVID », précise l'auteur du poster, le Dr Pokhra Suthar du Rush University Medical Center de Chicago (Illinois – USA).
L'étude rétrospective du Dr Suthar et de son équipe comprenait une comparaison de la scintigraphie de perfusion pulmonaire pendant la pandémie de COVID-19 d’avril 2020 à juillet 2021 aux scintigraphies de perfusion et de ventilation effectués pendant l'ère immédiatement pré-COVID, de décembre 2018 à mars 2020 au sein d’un grand centre hospitalier universitaire.
Des embolies pulmonaires plus fréquentes identifiées en période de pandémie
« Nous avons comparé la probabilité des scintigraphies en termes de probabilité faible, intermédiaire et élevée sur la base des critères PIOPED 2 modifiés (évaluation de l’embolie pulmonaire par scintigraphie) et PIOPED 2 modifiés par perfusion uniquement », poursuit-il. Au lieu d’analyser la ventilation, des radiographies thoraciques ou des tomodensitogrammes effectués dans les 24 heures ont été utilisés pour corréler les résultats de la perfusion pulmonaire à l'ère du COVID.
Comme prévu, il y a eu une baisse de 30 % (154 sur 357 au total) du nombre total de scintigraphies pulmonaires effectuées pendant la pandémie de COVID-19, par rapport à l'ère pré-COVID, où 511 scintigraphies par ventilation et perfusion ont été effectuées.
Sur ces 511 patients, 349 (68,3 %) avaient une faible probabilité, 142 (27,8 %) une scintigraphie intermédiaire et 20 (3,9 %) une probabilité élevée d'embolie pulmonaire (EP). Sur 347 patients qui ont subi une scintigraphie de perfusion pulmonaire pendant la COVID, 199 (57,3 %) avaient des scans faibles, 114 (32,9 %) avaient des scans indéterminés et 34 (9,8 %) avaient des scans à forte probabilité d'EP.
Bruno Benque avec ARRS