Sensibilisation autour du risque d'irradiation des femmes enceintes en imagerie médicale
MARDI 12 OCTOBRE 2021
Une femme en âge de procréer doit être considérée comme potentiellement enceinte lorsqu’elle se présente dans un centre d’imagerie médicale (radiologie ou médecine nucléaire). C’est en substance le message que le groupe pluridisciplinaire fait passer à la communauté radiologique dans un dossier de prévention publié par l’ASN.

L’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN) a publié, fin décembre 2021, un dossier relatif à la prévention de l’irradiation des femmes enceintes aux rayons X lors d’un acte de radiologie ou de tomodensitométrie.
Les expositions aux rayonnements ionisants de femmes enceintes qui ignoraient leur grossesse représentent la principale cause d’événements significatifs de radioprotection (ESR) déclarés à l’ASN dans ce cadre, soit près de 200 cas par an, soit le tiers des ESR déclarés à l’ASN. Avec près d’un million de grossesses par an en France, le taux des femmes entrant dans ce cas est faible mais il concerne l’ensemble des professionnels de santé, demandeurs ou réalisateurs d’actes diagnostiques ou thérapeutiques, car ils sont tous amenés à prendre en charge des patientes en âge de procréer.
Si une femme enceinte a fait l’objet d’un examen de radiologie ou un scanner d’une zone anatomique n’intéressant pas l’abdomen ou le pelvis, l’enfant n’a pas reçu d’exposition mesurable. Dans le cas contraire, les examens d’imagerie de l’abdomen et du pelvis ou de médecine nucléaire diagnostique délivrent habituellement des doses à l’utérus inferieures à 100 mGy, ce qui n’entraîne pas de risque de fausse couche, de malformation ou de retard mental de l’enfant à naître, pas plus en tout cas que si elle n’avait pas été exposée. Cependant, en cas de doses fœtales plus élevées et en fonction du terme de la grossesse, un avis pluri-professionnel sera formulé, afin d’éclairer la patiente, en tenant compte de sa situation individuelle.
Le groupe de travail pluridisciplinaire qui s’est attelé à élaborer ce dossier ASN appelle les acteurs à renforcer la vigilance des équipes, afin d’éviter les doses à l’embryon ou au fœtus. Seuls doivent être pratiqués les examens radiologiques nécessaires à la bonne santé de femmes dont la grossesse est connue. Il met l’accent sur le fait que l’ensemble des acteurs, de la secrétaire au radiologue, en passant par le manipulateur et tous les professionnels intervenant dans la prise en charge d’une femme en âge de procréer, doivent s’enquérir de l’état de la patiente.
Bruno Benque